À Paule (22), Nicolas Le Borgne, 29 ans, s’est installé le 1er janvier 2023 en s’associant à son père Dominique et son oncle Pierre-Yves. Après réévaluation de la valeur de l’exploitation, il a investi 120 000 € pour reprendre un tiers des parts sociales du Gaec. Pour le jeune homme, un retour aux sources attendu après avoir travaillé 10 ans comme salarié dans une ETA. « Depuis toujours, je savais que je reviendrais à la ferme. Mais je ne m’étais jamais fixé de date précise », explique-t-il.
Abandon de l’aire paillée
Suite à cette installation sans reprise de foncier, le troupeau s’est élargi de 75 vaches en production à une centaine aujourd’hui pour une référence laitière d’un million de litres. Les associés qui veulent « prioriser la production de lait » ont donc cherché à « optimiser les moyens de production ». L’aire paillée de 600 m2 a été abandonnée au profit des logettes. « Pour autant, nous avons cherché à conserver le maximum de confort de couchage pour les animaux en optant pour des matelas à eau Bioret. Nous y ajoutons de la farine de paille. » Avec ce changement, le Gaec est désormais autonome en paille. Un système de séparation de phase a également été installé pour traiter le lisier et faciliter le stockage des déjections. Pour simplifier le suivi et « avoir toujours un œil sur elles », les génisses et les taries ont été ramenées dans le bâtiment principal rallongé. Désormais, elles sont conduites à l’intérieur avec l’objectif de bien caler les préparations au vêlage pour de meilleurs démarrages en lactation. « Plus globalement, nous avons réduit le temps de travail grâce au passage en logettes et aux travaux – porte de tri, boxe de vêlage – pour faciliter la manipulation des vaches. »
Augmenter les surfaces fourragères
L’année prochaine, les associés seront rejoints par Antoine, le fils de Pierre-Yves. « À quatre, ce sera très confortable en termes de main-d’œuvre. » À terme, le projet est alors de saturer les logettes pour avoir 120 laitières à la traite et livrer 1,3 million de litres de lait par campagne. « Pour nourrir tout ce petit monde, les cultures de vente diminueront pour laisser davantage de place aux surfaces fourragères. La construction de silos devra aussi être envisagée pour ne plus recourir au stockage en taupinières qui favorise le risque butyrique. » Actuellement, sur les 150 ha de SAU, environ un tiers est implanté en maïs, un tiers en prairies pour le pâturage et la fauche et un tiers en cultures de vente (blé et colza, l’orge étant autoconsommé).
Toma Dagorn
Demain, passer de quatre à deux associés
« Notre outil est fonctionnel. Notre salle de traite 2 x 8 postes aura permis d’augmenter le cheptel par étapes pour passer sans difficulté du quota historique de 300 000 L à 1,3 million de litres bientôt », expliquent Dominique et Pierre-Yves Le Borgne. À horizon 2030, il sera temps de penser à leur départ en retraite. « Quand il faudra assumer le fonctionnement de l’élevage non plus à quatre mais à deux associés, se posera certainement la question pour nos deux fils de la robotisation ou pourquoi pas de diminuer le volume de lait pour réduire la charge de travail. »