Les 10 commandements ont abordé les leviers de gestion du ray-grass les plus impactants et abordables dans leur mise en œuvre. D’autres leviers peuvent être également évoqués.
Récolte en ensilage
Ce n’est pas un levier en tant que tel puisqu’économiquement questionnable, mais en solution pompier, cela reste très intéressant vis-à-vis de la gestion du ray-grass.
Récolter en ensilage avant la maturité des graines de ray-grass permet d’obtenir l’équivalent d’un désherbage efficace à 100 % et d’avoir une année sans production de graines. Ce levier est bien évidemment un levier d’urgence…
À la suite de l’ensilage, il est impératif de remettre en cause dès que possible son système global pour éviter de revenir à ce genre de situation !
Mise en place de prairie temporaire de 2-3 ans
Ce levier n’est pas utilisable par toutes les exploitations, mais c’est néanmoins un levier très efficace. La prairie permet d’éviter la montée à graine des ray-grass d’une part, d’autre part sans mouvement de sol, les graines enfouies vont devenir non viables au bout de 2-3 ans.
Choix des variétés de céréales et maïs
Certaines variétés de céréales ou de maïs ont des architectures de feuilles leur permettant de mieux couvrir le sol et concurrencer les adventices. La caractérisation de ce pouvoir couvrant est faite annuellement sur les variétés de céréales. Toutefois, dans la gestion du ray-grass, cela reste un levier avec une faible action. Aujourd’hui, en l’état des connaissances, ce levier ne permet pas de remplacer ou diminuer le désherbage chimique.
Impact des couverts
Des essais sur l’impact des couverts vis-à-vis des adventices présentes en interculture avaient montré que plus la biomasse du couvert est importante plus la biomasse des adventices diminue. Néanmoins, ce qui nous intéresse c’est l’impact de la population d’adventices dans la culture et non l’interculture. Pour le moment, pas de lien entre maîtrise de la biomasse des adventices à l’interculture via les couverts et la pression adventice dans la culture suivante. Ce n’est pas un levier suffisant.
Écimage avec récupération
L’écimage des ray-grass en culture est intéressant bien que technique. L’efficacité dépend de la population de ray-grass au-dessus de la culture, de la précision de l’outil pour couper au plus près des épis et de la gestion des ray-grass coupés. Idéalement, il faut récupérer ces ray-grass pour éviter le risque de voir les graines tombées au sol germer.
Désherbage mécanique
Le désherbage mécanique sur des parcelles à problématique ray-grass sur les cultures d’automne n’est pas suffisamment efficace pour remplacer un désherbage chimique. Les conditions météo requises pour un désherbage mécanique efficace à l’automne ne sont pas en adéquation avec la météo à cette période dans notre région. L’intérêt du désherbage mécanique sera sur le binage dans les situations où les leviers préventifs, agronomiques et chimiques n’ont pas suffi. Et cette option se réfléchit dès le semis…
Pour les maïs, le binage est plus simple à mettre en place. Il trouve sa place dans des stratégies de désherbage mixte avec un premier passage chimique en prélevée et/ ou post précoce puis du binage. Dans le cas de fortes pressions ray-grass, il sera tout de même nécessaire de faire une prélevée chimique puis post-levée chimique ; le binage intervient en dernier recours pour gérer les ray-grass bien développés restants.
Désherber avant de fertiliser
Dans les situations de ray-grass non résistant aux modes d’action de sortie d’hiver, il est important de désherber les parcelles avant de faire les premiers apports d’azote de sortie d’hiver. En effet, l’azote donne un effet boost au ray-grass qui réduit l’efficacité des applications de désherbage. Arvalis
