« Rendre l’agriculture aux agriculteurs »

Présidente de la Coordination rurale depuis décembre 2022, Véronique Le Floc’h a abordé la vision du syndicat auprès des syndicalistes bretons à Loudéac.

Véronique Le Floch, présidente de la Coordination Rurale - Illustration « Rendre l’agriculture aux agriculteurs »
Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, à Loudéac (22). | Toma Dagorn - Paysan Breton

À l’occasion de l’assemblée générale de la Coordination rurale de Bretagne, Véronique Le Floc’h était de passage à Loudéac (22) dans son costume de présidente du syndicat national. Elle est actuellement en tournée à travers la France « pour échanger et remonter les problèmes, les bonnes idées et les réponses cohérentes ». Après avoir visité 30 départements, la Finistérienne était heureuse de revenir en Bretagne. Les élections pour les Chambres d’agriculture en janvier 2025 sont clairement dans les esprits. « Nous avons envie de percer. Aujourd’hui, la CR dirige trois chambres d’agriculture dans le Lot-et-Garonne, la Vienne et la Haute-Vienne. L’objectif est de les conserver mais aussi d’en gagner de nouvelles. Sur le terrain, certaines équipes départementales sont très motivées », sourit-elle.

Une Pac fixée pour 10 ans

Un référendum adressé aux agriculteurs

Si la « vraie campagne » est lancée après le Congrès national du syndicat les 19 et 20 novembre à Poitiers, elle voit sa tournée actuelle comme « un échauffement ». À Loudéac, elle a abordé « le timing, les ressources mutualisées, l’accompagnement mis en place pour les équipes… ». Et bien sûr balayé les grandes orientations de la CR. « Les élections aux Chambres d’agriculture, c’est un peu un référendum adressé à tous les agriculteurs. Est-ce que demain, nous continuons à produire pour l’export ? Ou au contraire, chacun veut être maître chez lui, propriétaire, et avoir comme priorité le modèle national, à savoir la souveraineté alimentaire ? » Véronique Le Floc’h martèle qu’elle veut rendre l’agriculture aux agriculteurs. « Il faut un système plus équitable, des lois et des décrets pour imposer une certaine moralisation des industriels et en finir avec ces multinationales agroalimentaires qui délocalisent du résultat et exportent la valeur et le revenu des producteurs. » La responsable pointe une balance commerciale agri – agro européenne désormais négative. « Mais la solution n’est pas de produire plus, mais de transformer plus sur le territoire tout en baissant les importations. »

Arrêter d’importer des baisses de prix

Plus globalement, pour la présidente, « signer des traités de libre-échange, ce n’est qu’importer des baisses de prix. » Au contraire, elle veut davantage de « visibilité » pour les agriculteurs « grâce à une Pac fixée pour 10 ans plutôt qu’en évolution constante comme aujourd’hui ». À l’heure du grand remaniement des législatives, Véronique Le Floc’h se dit prête à travailler avec « tous les députés volontaires, de gauche comme de droite » pour faire avancer la question agricole, « à commencer par une véritable LOA ».

Toma Dagorn

Revaloriser toutes les retraites

« Il est nécessaire de revaloriser les plus faibles retraites pour les carrières complètes à hauteur de 100 % Smic bien sûr. Mais également toutes les autres retraites agricoles car celui qui a travaillé 43 ans a en réalité travaillé 13 à 14 ans de plus qu’un salarié en termes de nombre d’heures. Le système doit tenir compte de la pénibilité et de la charge de travail en agriculture », estime Véronique Le Floch. Elle imagine même « une majoration » pour celui qui cède sa ferme à un jeune. « Cela inciterait à transmettre pour installer. »


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