Sécuriser les projets en œuf

Alors que la demande est au rendez-vous, se lancer en production d’œuf représente un investissement important. Le Gouessant veut donner de la visibilité aux candidats avec un contrat de reprise couplé à des aides impactantes.

Raphaël Bonnault, Sylvie Chapin, Patrice Sort et Romain Guillet, membres de l’équipe volaille de la coopérative Le Gouessant - Illustration Sécuriser les projets en œuf
Raphaël Bonnault, Sylvie Chapin, Patrice Sort et Romain Guillet, membres de l’équipe volaille du Gouessant | © Toma Dagorn - Paysan Breton

Le Gouessant porte une « ambition de développement » en filière volaille (chair et œuf). « Jusqu’en 2021, notre coopérative commercialisait 800 à 900 millions d’œufs par an. L’objectif est de reprendre nos positions », explique Patrice Sort, responsable du négoce. Car, globalement, la production est en recul en France avec la perspective, à horizon 2025, de l’arrêt définitif des élevages en cage « malgré leur attractivité financière ». Avec l’Influenza aviaire, en 2022, le pays a perdu sa place de premier producteur d’Europe. « Même s’il y a une légère reprise, le solde d’autosuffisance français est négatif en œuf. » D’autant que la consommation demeure très dynamique. « Protéine à prix abordable, l’œuf reste un pilier de notre alimentation. Les Français ont consommé 5 œufs en plus par habitant l’année dernière. Cette hausse représente la production d’un million de poules. »

Des aides rendant possible l’installation

Contrat de reprise

Mais pour vendre de l’aliment « afin de saturer les outils industriels » et commercialiser des œufs « pour accompagner le marché », les responsables du Gouessant ont conscience qu’il faut attirer des porteurs de projet en aviculture et surtout « sécuriser » leur entrée dans le métier. Outre un accompagnement technique, administratif et humain de leur dossier, ils proposent aux candidats un contrat de reprise spécifique pour se lancer. « Proposé sur 10 à 12 ans, il sert à consolider le projet », explique Raphaël Bonnault, directeur des activités volaille. Il est indexé sur le prix de l’aliment qui varie tous les mois et sur le prix des poulettes fixé en début de lot.

Prêt à 0 % et aide directe

La signature du contrat définit la rémunération des œufs et s’accompagne de dispositifs d’aide. « D’abord, un soutien à l’investissement pour sécuriser la marge brute, sous forme de prêt à 0 %, jusqu’à 6 € par poule, à rembourser sur 10 ans. » Par exemple, pour un atelier de 30 000 poules plein air dimensionné pour une UTA, c’est 180 000 € pour financer reprise et travaux de rénovation. « S’y ajoute, pour consolider le revenu au démarrage, une aide de 0,5 € / poule par an pendant 7 ans. » Soit un apport de 15 000 € tous les ans pour l’exemple ci-dessus. « Enfin, 3e volet, une avance de trésorerie de 1,5 € / poule facilite l’achat des poulettes et le paiement des livraisons d’aliment au lancement. » Le remboursement se fait en trois fois sur la durée de la bande. « Ces aides rendent possibles les projets aujourd’hui et permettent d’être plus serein au départ », termine Sylvie Chapin, responsable installation – transmission.

Toma Dagorn

Repères

Se lancer avec un bâtiment neuf représente un investissement de l’ordre de 45 € / poule actuellement. « C’est le maximum acceptable », estiment les spécialistes du Gouessant. Pour une enceinte de 30 000 poules, cela correspond à un total de 1,3 million d’euros. Pour un projet de transformation d’un poulailler en système cage vers une production en code 2 (rénovation de l’intérieur), il faut compter un investissement de 23 € / poule.


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