Une collecte très en retard

Les conditions météorologiques ont retardé les battages. Les rendements sont en dessous des prévisions, mais sont très hétérogènes. Reste à moissonner les blés, qui peuvent encore donner de bonnes surprises.

Moisson IMG_1651 (1).jpg - Illustration Une collecte très en retard
À la fin de semaine dernière, seulement 25 % des orges étaient collectées, contre 67 % à la même date l’année dernière.

La moisson 2024 est le reflet de la météorologie passée. « On est très en retard », confirme Michel Le Friant, responsable Métiers du grain pour Eureden. Au 19 juillet, la coopérative n’avait collecté que 2 % des prévisionnels d’avoine, 17 % des colzas, 25 % des orges et seulement 1 % des blés. À la fin de la semaine dernière, seulement 6 % des grains étaient rentrés contre 30 % à la mi-juillet en 2023. « Globalement, les agriculteurs ont semé sous la pluie, puis ont vu leurs cultures pousser sous la pluie. Les rendements sont en retrait, les potentiels ne se sont pas exprimés ». Si les projections de rendements tablaient sur une baisse de 5 à 10 %, le taux de remplissage des remorques montre plutôt un retrait de -10 à -15 %. Cependant, « il y a énormément d’hétérogénéité en fonction de la nature des sols : plus ils sont lourds, plus ils se sont mal ressuyés. La bonne surprise peut venir des terres plus légères ».

Des poids spécifiques qui tiennent

Au niveau qualité, si à l’échelle nationale les poids spécifiques se sont écroulés, la tendance ne semble pas s’observer en Bretagne. « Les orges présentent de bonnes performances avec 65 kg/hL de PS ». Le temps couvert et parfois très pluvieux dans certains endroits n’a pas affecté ce critère, car les cultures n’étaient pas arrivées à maturité, évitant ainsi le phénomène de gonflement/dégonflement des grains. « Si les PS ont baissé, il faut plutôt l’expliquer par des attaques de maladies ».

Sur les premiers blés battus dans le Sud Ille-et-Vilaine et en Loire-Atlantique, la protéine affichée est de 11 %, les PS se situent entre 76 et 77 kg/hL. « Ce n’est pas un bon signal pour démarrer, mais il ne faut pas oublier que le 44 a une topographie plate, les sols ont été asphyxiés. Ce sera sans doute meilleur à Pontivy (56) où les sols sont plus filtrants. Si la fertilisation et la protection fongicide ont été maîtrisées, on peut s’attendre à des rendements corrects ».

La bonne surprise peut venir des terres plus légères

Vers un goulot d’étranglement

Les prochains jours risquent d’être compliqués en matière de gestion logistique, avec différentes espèces à moissonner puis à collecter en même temps. Mais collecter des céréales humides est toujours très compliqué, « il faut parfois savoir attendre de meilleures conditions ». Et Michel Le Friant de rappeler que lorsqu’on récolte « un blé à 17 % d’humidité, on laisse une quantité colossale de grains au champ, sans compter les grains cassés qui retournent au sol ».

Autre phénomène observé et qui prend de plus en plus d’ampleur, celui de la présence de ray-grass dans les cultures. Dans les cas les plus extrêmes, « on arrive à des décisions jamais entendues, comme le fait d’être obligé de broyer plutôt que de récolter, car les ray-grass résistants ont pris le dessus ». Cet envahissement touche surtout les blés, les orges en sont souvent exemptées, « car leur pouvoir couvrant est beaucoup plus fort. Il faudra à l’avenir faire des choix variétaux qui vont dans ce sens, avec des blés qui ont un port couvrant et non dressé ». Le responsable fait observer que la lutte commence dès la récolte, en moissonnant les champs les plus sales en dernier et « en nettoyant la machine ». Côté solution chimique, une nouvelle matière active serait proposée à la commercialisation d’ici à 2 ans.

Fanch Paranthoën

On perd 10 à 15 quintaux en colza

La campagne ne se déroule pas trop mal, nous avançons à une bonne vitesse même si l’année est plus tardive. Si la météo ne nous embête pas, nous ne serons pas en retard. Les récoltes d’orge et de colza sont terminées depuis la fin de semaine dernière, les rendements ont pu atteindre 85 q en orge, d’autres sont plus déçus à cause des excès d’eau, et récoltent 45 à 50 q. Les rendements en colza sont plus bas que d’habitude, les producteurs habitués à ramasser 45 q sont à 35, on a perdu 10 à 15 q par rapport aux autres années. Les blés sont en train de se salir par des liserons et des ray-grass, ce qui empêche les chantiers du soir, car les machines bourrent très rapidement.

Opinion

Romain Boschet

Gérant d’une ETA à Ménéac (56)


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Un commentaire

  1. Stéphane VOLANT

    En effet, les conditions météo compliquées se poursuivent pour les moissons. Pas facile de trouver un créneau avec les jours de pluie qui s’enchaînent et… qui s’enchaînent encore ! Il pleut, oui, mais pas partout en même temps. Certaines moissonneuses sont à l’arrêt tandis qu’à quelques dizaines de kilomètres, les chantiers deviennent réalisables.
    Dans ces conditions difficiles, développer les relations intercuma est un précieux atout pour optimiser l’utilisation des machines ! En tant que responsable de cuma, la plateforme myCumaLink est là pour vous y aider.
    https://link.mycuma.fr/carte?equipment_type=0723
    En effet, grâce à MyCumaLink vous pouvez localiser toutes les moissonneuses en cuma en France et prendre contact plus facilement et plus rapidement les responsables de ces cuma moissonneuses.
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