Le bilan carbone est une différence entre les émissions de GES et le stockage sur l’exploitation. Pour les élevages de ruminants, l’outil utilisé est Cap2er, développé par l’Idele, qui permet aussi un premier niveau d’analyse en volailles. L’Ifip a mis au point un outil équivalent pour les porcs. En analysant les données, le logiciel calcule plus de 150 indicateurs, comparés à des références par système.
Cibler et identifier les leviers
Le bilan carbone permet aussi de faire un point global sur le fonctionnement de l’exploitation, et va permettre de se situer sur des problématiques plus larges, comme la gestion de l’azote ou les performances techniques. Cette comparaison permet de cibler les postes les plus émetteurs et d’identifier les leviers en concertation avec l’éleveur : gestion de l’alimentation, du troupeau, conduite des cultures, consommation d’énergie ou augmentation du stockage de carbone (dans les linéaires de haies et les prairies).
Des diagnostics utilisés dans différentes démarches
Les démarches « bas carbone » sont des projets labellisés avec réduction des émissions à 5 ans et vente des crédits carbone. Les projets sont financés par des acteurs privés ou publics qui souhaitent compenser leurs émissions de GES.Le dispositif « Agri Bas Carbone » du Conseil régional de Bretagne finance en partie la réalisation d’un diagnostic et d’un plan d’actions suivi d’un accompagnement technique pour sa mise en œuvre.
À ce jour, aucune démarche n’est obligatoire, mais la réalisation d’un diagnostic est encouragée par certaines laiteries et permet de valider un CTAE, nécessaire à l’obtention d’une subvention Agri Invest.
Delphine Lecardonnel / Cerfrance Bretagne
Réduire les émissions agricoles de 20 % d’ici 2030
L’agriculture représente environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) nationales. Dans le cadre de la planification écologique de 2023, la France s’est engagée à réduire ses émissions de 40 % d’ici 2030, avec une réduction de 20 % pour le secteur agricole, par rapport à 2015. La particularité de l’agriculture réside dans sa capacité à compenser en partie ses propres émissions (toutefois jamais en totalité, même pour les plus vertueux).