La 69^e édition de la Fête de l’agriculture d’Ille-et-Vilaine s’est tenue le week-end dernier, les 24 et 25 août sur la commune de Louvigné-du-Désert qui compte 3 400 habitants, au nord de Fougères. Préparée depuis 11 mois par les Jeunes Agriculteurs (JA) du secteur, la fête a mobilisé près de 400 bénévoles. L’évènement occupait 30 ha au total appartenant à 7 agriculteurs.

Près de 400 bénévoles se sont mobilisés

19 participants au concours de labours

Le samedi matin, la messe des laboureurs a pu se tenir ainsi que le concert de la fanfare Saint-Joseph mais les fortes précipitations arrivées ensuite ont amené à l’annulation de certaines animations : Moiss’batt cross, baptêmes d’hélicoptère, moto freestyle… Toutefois, le comice a été maintenu sur cette journée ainsi que le concours de labours qui a rassemblé 12 participants à plat et 7, en planche.

Pour des raisons de sécurité et un parking boueux devenu inaccessible, la soirée a aussi été annulée. Le samedi après-midi, les JA et les bénévoles se sont mobilisés pour réorganiser l’accès aux parkings et pailler le site. Cette remise en état a permis d’accueillir les visiteurs en nombre sur la journée du dimanche avec le retour du soleil. Ils ont pu assister aux courses de Moiss’Batt disputées par une vingtaine d’engins, découvrir les expositions de matériel, les animations autour de l’agriculture départementale…

La mobilisation des agriculteurs « n’est que suspendue »

Le samedi matin, les responsables de JA 35 avaient reçu une délégation officielle d’élus et de représentants de l’État sur le site. L’occasion pour les agriculteurs de faire passer des messages. « Suite aux mobilisations débutées à l’automne avec le renversement des panneaux d’entrée d’agglomérations et poursuivies en début d’année, des avancées ont été obtenues sur la surtransposition notamment et le non-respect de la loi Egalim. Mais pour le moment, elles sont à l’arrêt », regrettent Cyrille Herbert et Angéli Lebreton, coprésidents de JA 35.

« La mobilisation n’est que suspendue », ajoute Cédric Henry, président de la FDSEA 35. « Les textes doivent désormais être votés et surtout mis en application. » Les responsables syndicaux rappellent le rôle des élus dans le respect de la loi Egalim qui exige au moins 50 % de produits de qualité et durables et au moins 20 % de bio dans la restauration collective publique. Or « seulement 50 % des collectivités montrent les chiffres de leurs approvisionnements et seulement 18 % de ces dernières respectent la loi. Elles mettent pourtant souvent en cause les agriculteurs sur divers sujets… ».

Le foncier et l’eau

Président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine, Loïc Guines a mis en exergue deux sujets déterminants pour l’avenir. « La protection et le partage du foncier sont primordiaux. Nous devons regarder de près son utilisation qui doit être avant tout dédiée à l’alimentation. » Le président rappelle aussi que l’objectif de zéro artificialisation nette (Zan) est déjà en cours. « La création de nouveaux lotissements doit être organisée. On ne peut plus tolérer la vente de terrains de 800 à 1 000 m². »

Deuxième sujet, « nous avons besoin d’avancer collectivement sur le stockage de l’eau, dans des réserves ou des zones humides… Le risque de manquer d’eau est réel. » Gilles Traimond, sous-préfet de Fougères-Vitré, s’est dit attentif à ces deux points. « La lutte contre l’artificialisation, la ‘renaturation’ des sols et la réutilisation de l’eau par les industries agroalimentaires sont des sujets sur lesquels nous travaillons », a-t-il précisé.

Agnès Cussonneau

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