C’est l’été. Et l’été est propice à – un peu – de prise de hauteur ou plutôt, cette semaine, à une descente à hauteur de flaque d’eau pour ce 5e épisode estival. Car chacun sait : un été breton sans pluie, c’est comme une crêpe sans beurre. Pour le coup, nous voilà bien garnis…
Un été breton sans pluie, c’est comme une crêpe sans beurre
Pour les Bretons, la pluie n’est pas seulement une condition météorologique, c’est un mode de vie. Alors, quand la chaleur se cumule à la sécheresse – c’est-à-dire à partir du 2e jour sans pluie pour un Armoricain – ce n’est pas loin d’être la fin du monde comme l’ont montré les deux jours de forte chaleur de fin juillet. Est-ce cette aversion des Bretons à la chaleur qui a conduit à fixer le seuil de déclenchement d’une canicule à 30°C pour la région contre 31 °C pour la France ? Une chose est sûre : si l’on avait laissé les Bretons fixer eux-mêmes ce seuil, ils auraient plutôt choisi 25 °C.
Le lien charnel des Bretons avec la ‘symphonie des gouttelettes’ et la clémence des températures s’enracine dans les tréfonds des temps. En témoignent les traditions bretonnes et celtiques qui regorgent de célébrations et de rituels consacrés à l’eau et à la pluie. Tels ces korrigans et fées qui contrôlent la pluie et les rivières. Tels ces rites druidiques qui invoquent les pluies et rendent hommage aux divinités de l’eau. Sans oublier les « saints pluvieux », Hervé et Corentin, filiations chrétiennes des anciennes traditions celtiques. Enfin, les danses et chants traditionnels de nos fest-noz et fest-deiz contemporains incluent également des éléments de gratitude envers les éléments naturels, dont la pluie. « E Breizh e vez brav teir gwech an deiz etre an avelioù » ; « En Bretagne il fait beau trois fois par jour entre les averses », s’amusent les touristes qui découvrent la région. Les Bretons, eux, ne sont pas chagrins de ce soleil à éclipse.
