La baisse du cheptel allaitant ralentit mais reste toujours d’actualité début 2024. Le nombre de vaches allaitantes a en effet reculé de 1,8 % en mai 2024 par rapport à mai 2023, tandis que la baisse atteignait 3 % un an plus tôt. L’offre de viande bovine française devrait donc continuer à se replier. La baisse de consommation observée fin 2023 a ralenti début 2024 (-2 % en avril). Ces évolutions aboutissent à un équilibre entre offre et demande française. La situation est plus mitigée pour le cheptel laitier avec une reprise des échanges cette année sur le marché européen et donc une plus forte concurrence.
Baisse de la rentabilité
Les cours français des vaches bien conformées sont stables, soutenus par le manque d’offre (5,5 €/kg vache R). Ils restent à des niveaux très supérieurs aux moyennes 5 ans. En Europe le marché export est dynamique malgré une offre plutôt en retrait, ce qui permet aux cotations des jeunes bovins de se maintenir. Ces hauts niveaux permettent une hausse des produits dans les exploitations bovines bretonnes. Sur 2023 le prix de vente a progressé en moyenne de 100 € par animal.
Cette amélioration des produits est complètement grignotée par l’envolée des charges de structure de +100 € par vache chez les naisseurs, et +146 € par vache pour les naisseurs-engraisseurs. Ce sont les charges sociales qui ont le plus progressé (+25 € et +38 €) avec la hausse des cotisations. Les postes mécanisation et foncier ont augmenté aussi fortement. La variation négative des stocks a pénalisé elle aussi les résultats.
Hausse durable des charges
Finalement, après une dynamique haussière entamée début 2022, les résultats se sont dégradés au deuxième semestre 2023 dans les exploitations naisseurs-engraisseurs : on retrouve des niveaux de résultat courant similaires à la moyenne 5 ans. Cette baisse est encore plus marquée chez les naisseurs. Après s’en être rapproché, l’objectif des 2 Smic s’est éloigné pour les exploitations spécialisées en bovins viande.
L’augmentation des charges dans les exploitations devrait s’installer dans la durée. Pour y faire face, il faudrait que les cours restent à leur niveau actuel. Sinon, le risque est fort de voir le mouvement de décapitalisation s’accentuer. Pour l’heure, les industriels sont toujours à la recherche de viande bovine française qui a conservé les faveurs des consommateurs.
Julien Pruneau – Cerfrance Bretagne
Broutard en hausse, jeune bovin en baisse
Les prix du broutard n’ont fait qu’augmenter depuis le début de l’année. « C’est particulièrement vrai pour les broutards charolais de qualité », observe l’Institut de l’élevage dans sa dernière note de conjoncture. Cette hausse des prix s’explique par les naissances très faibles de l’hiver dernier. Cela représente 80 000 broutards de moins nés par rapport à l’année dernière. Dans le même temps les prix des jeunes bovins finis n’a pas suivi la même tendance.