>Deux auteurs brésiliens ont publié en juillet 2024, dans Trends in Food Science and Technology, un article sur les perspectives dans le domaine de la viande cellulaire, retrace Franck Bourdy, du Centre d’études et de prospective Veille du ministère de l’Agriculture
42 entreprises en Europe
Le marché́ mondial de la viande cellulaire représentait 160 millions de dollars en 2022, 200 millions en 2023, et il pourrait atteindre 390 millions en 2027. À l’échelle mondiale, les investissements dans les technologies associées sont également croissants (896 millions de dollars en 2022).
La perception de la viande cellulaire par les consommateurs et les autorités est variable, et seuls Singapour, Israël et les États-Unis autorisent sa commercialisation. Le nombre d’entreprises productrices est aussi inégal : 43 aux États-Unis, 42 dans l’UE, mais une seulement au Brésil. « À l’avenir, les échanges commerciaux et les investissements pourraient augmenter si davantage de pays autorisaient la vente de cet aliment », notent les auteurs de l’étude. Certains pays importateurs ne disposant pas d’élevage, comme Singapour, développent progressivement leur propre production de viande cellulaire.
Quelles conséquences environnementales ?
Il est difficile de prévoir les conséquences environnementales du développement de la viande cellulaire. Selon une étude citée dans l’article, le remplacement des produits animaux conventionnels diminuerait les émissions de gaz à effet de serre du secteur alimentaire de 49 %. La quantité d’eau requise pour produire de la viande diminuerait aussi. Cependant, l’eau après utilisation est polluée par des éléments chimiques de culture et elle nécessite un traitement avant rejet.
Grosses levées de fonds
Les pays ayant autorisé la commercialisation de viande cellulaire sont particulièrement influents sur la scène politique et économique internationale. Leurs levées de fonds pour les start-up sont importantes : 500 millions de dollars en Israël en 2021, juste derrière le leader américain (700 millions). Ces pays ont également commencé à faire évoluer leur réglementation avant le reste du monde: l’américaine Food and Drug Administration y travaille depuis 2019 et l’agence européenne correspondante depuis 2023.