Quatre heures d’astreinte en moins par jour

Sur l’EARL Dolaine à Romagné (35), le nouveau bâtiment avec un robot de traite et un aspirateur à lisier a permis de réduire fortement l’astreinte. En parallèle, la même quantité de pâturage a été conservée.

Henri-Jean Dolaine devant les cornadis avec vue sur le bâtiment - Illustration Quatre heures d’astreinte en moins par jour
Henri-Jean Dolaine dans le nouveau bâtiment comptant 77 logettes. | © Paysan Breton

Henri-Jean Dolaine s’est installé en individuel, après un tiers, en 2008. En 2019, il est passé en bio. À partir de 2021, il a mené une réflexion pour la construction d’un nouveau bâtiment avec robot. « Pour chaque tâche, je me suis demandé comment j’allais travailler seul et en sécurité », a relaté l’éleveur lors d’une porte ouverte Innov’Action organisée par la Chambre d’agriculture en juin.

35 à 40 ares pâturés par vache

Bâtiment parapluie ou parasol

Le nouveau bâtiment mis en service en 2023 est équipé d’un robot de traite Lely avec une fosse d’intervention. Tout ouvert avec des filets brise-vent, sans translucide, « il fait parapluie l’hiver et parasol l’été », décrit Henri-Jean Dolaine qui produit 340 000 L de lait sur une SAU de 95 ha. Le confort de l’éleveur est aussi amélioré via l’investissement dans un aspirateur à lisier et un taxi-lait. « Auparavant, l’astreinte demandait 5,5 heures de travail en hiver, même le dimanche. Aujourd’hui, elle a été réduite à 1,5 heure. » Pour ne pas être dérangé la nuit, le robot n’envoie des alarmes qu’en cas d’évènement grave.

Les vaches valorisent 2,8 t d’herbe pâturée par an (35 – 40 ares/vache). 24 ha sont directement accessibles plus 16 ha en traversant la route, pour 60 VL. « J’ai souhaité garder autant de pâturage qu’avant et faire tourner le robot avec un minimum de concentrés : 0,7 kg/VL/j. Ce sont des bouchons déshydratés, de maïs épi au pâturage et de luzerne en hiver. »

L’année est organisée en 4 périodes. Les vaches restent en bâtiment pendant environ deux mois en hiver. Au printemps et en automne (sur 2 mois en tout), elles sortent en pâturage de jour uniquement, de 9 h à 15 h. Pendant la pleine pousse (4 mois environ), elles sont en pâturage de jour de 3 h à 15 h, puis pâturage de nuit de 15 h à 3 h. Pendant la période estivale, l’organisation est la même mais les vaches restent en bâtiment de 15 h à 18 h.

Le bloc nuit compte 12 paddocks de 0,7 ha et le bloc jour, 16 paddocks de 0,8 à 1,2 ha. Les principaux chemins font 6 m de large, en terre, avec pour certains une bande béton de 70-80 cm de large au milieu, sur laquelle les vaches peuvent passer en conditions humides. « La circulation est libre, gérée avec une porte intelligente de pâturage qui identifie les vaches grâce à leur collier. La sortie est autorisée selon l’horaire et l’intervalle de traite. La circulation des vaches est stimulée par l’herbe fraîche. »

De la luzerne dans les prairies

L’éleveur fait partie d’un groupe travaillant sur l’autonomie protéique depuis 2014. Aujourd’hui, la SAU accueille surtout des prairies, avec 10 ha de luzerne pure et 9 ha de maïs épi (déshydraté ou ensilé). Pour s’adapter aux conditions séchantes, de la luzerne a été implantée dans des pâtures en association avec du RGA, de la fétuque élevée, des trèfles blanc intermédiaire et de Perse. « Après une 1re année en fauche, je vais la faire pâturer. »

Croisement et vaches nourrices

Un croisement 3 voies est réalisé sur l’élevage (Holstein x Jersiaise x Rouge scandinave) « pour avoir des vaches plus rustiques, davantage de taux et faciliter la reproduction. » Les vêlages se font sur deux périodes (printemps/automne).

Autre pratique innovante, depuis 4 ans, l’éleveur utilise des vaches nourrices : 6 à 7 par an qui alimentent 10 à 15 veaux femelles plus 5 à 7 mâles. Les adoptions se font à 1 semaine sur une parcelle près du bâtiment. Au début, les vaches gèrent trois veaux, à la fin cinq. Ce sont des vaches de réformes et des vaches pleines, à 150 – 200 j de lactation, qui sont choisies comme nourrices. Elles sont menées sur des paddocks de 5 jours, avec fil avant – fil arrière. Le sevrage se fait entre 8 et 9 mois. « Cette technique permet de produire du lait sur des surfaces non accessibles et de faciliter le travail. Les veaux ne reçoivent pas de concentré, pâturent tout de suite. » Agnès Cussonneau

Photovoltaïque orienté Est – Ouest

Le nouveau bâtiment va permettre une économie de 40 t de paille par an. « J’ai utilisé 4 t de farine de paille sur les logettes sur un an », chiffre l’éleveur. La toiture en fibrociment est recouverte de panneaux photovoltaïques (241 kWc en vente totale), orientés Est – Ouest. La différence de production n’est inférieure que de 10 % par rapport à une implantation sud et la totalité de la surface disponible est valorisée. Le coût de l’investissement sur l’exploitation a été de 220 000 € comprenant le raccordement.


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