Après la deuxième guerre mondiale, on avait besoin de relancer l’économie, on devait aussi produire plus de nourriture. Pour les agriculteurs, la chimie a sans doute été salutaire. Un problème, une solution. Un problème, un produit. Cependant, on se rend compte maintenant du revers de la médaille. Pollutions, résistances, problèmes de santé. Pour les utilisateurs et parfois même pour leurs enfants, l’utilisation des produits phytosanitaires n’est pas anodine. Souvent manipulés sans protection adéquate, ils sont de nos jours reconnus pour être en lien avec certaines maladies. Pourtant, malgré tout, le tabou persiste, et les langues ont du mal à se délier. Même les jeunes générations, qui seront les agriculteurs de demain, ne sont pas toutes sensibilisées aux effets de la chimie sur leur santé.
Pour les agriculteurs, la reconnaissance d’une maladie professionnelle en lien avec les pesticides peut être un vrai parcours du combattant. Les démarches sont souvent lourdes et les dispositifs pas toujours connus. Heureusement pour eux, des structures spécialisées existent. Certaines associations accompagnent, conseillent et sensibilisent jusqu’à la clôture du dossier. Côté indemnisation, un fonds spécifique a été créé en 2020. Encore méconnu, il permet cependant aux victimes de percevoir un complément qui s’ajoute aux rentes maladies professionnelles versées, dans le cas des agriculteurs, par la MSA.