La profession presse son futur ministre

L’absence de ministre de l’Agriculture au Space a laissé champ libre aux syndicats agricoles pour exprimer leurs revendications qui seront très vite portées Rue de Varenne.

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, au Space - Illustration La profession presse son futur ministre
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs sont pressés de porter leurs revendications au prochain ministre de l'Agriculture ont-ils fait comprendre lors de leur conférence de presse au Space.

Regrettant d’emblée le « no man’s land politique » du moment qui « n’est pas un bon signe », Arnaud Rousseau, a pointé les deux dossiers qui préoccupent la profession lors d’un point presse : « Les mauvaises récoltes de l’été et la situation sanitaire préoccupante ». Sur le premier sujet, le président de la FNSEA demande des mesures urgentes pour soutenir la trésorerie des exploitations agricoles, notamment des prêts garantis par l’État, comme pendant la crise de la Covid. « L’urgence, pour nous, c’est d’abord de soutenir la trésorerie des exploitations agricoles ».

Des actions concrètes

Sur le second sujet, sanitaire celui-là, Arnaud Rousseau parle « d’éleveurs en alerte ». La situation est jugée d’autant plus inquiétante pour le syndicat majoritaire que les vaccins manquent cruellement. « Tous les jours, nous avons des appels d’éleveurs qui se battent pour trouver des vaccins, et c’est loin d’être gagné », précise-t-il.

Chute de 50 % des installations

Pour sa part, Quentin Le Guillous, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, a insisté sur le renouvellement des générations : « Le nombre de jeunes agriculteurs installés a chuté de 50 % en 2024 vs 2023, ce qui représente un risque majeur pour l’avenir du secteur ». Il plaide pour « un soutien accru aux jeunes ».

Sans reprendre dans le détail les 62 mesures proposées par la FNSEA qui visent à répondre aux diverses crises et défis auxquels est confrontée l’agriculture française, les deux syndicats en appellent au prochain ministre de l’Agriculture pour qu’il mette en place des « actions rapides et concrètes pour garantir la viabilité du secteur agricole sur le long terme ».

Pas assez de vaccins

La Confédération paysanne s’inquiète également de « l’ampleur dramatique » prise par la FCO et la grippe aviaire. « Nous alertons sur cette situation depuis juillet, mais l’absence de réponse de l’État est alarmante. Il n’y a toujours pas assez de vaccins disponibles pour tous les éleveurs », observe Laurence Marandola, porte-parole nationale, qui parle de « crise sanitaire extrêmement dure ». « Nous exigeons une indemnisation à 100 % pour les éleveurs touchés, qu’il s’agisse de la mortalité des animaux ou des baisses de production. Pour beaucoup d’élevages, si rien n’est fait, il sera impossible de reprendre une production normale ». Didier Le Du

Pour garder des éleveurs…

La Confédération paysanne se montre formelle : « Nous ne pourrons pas garder des éleveurs si la situation actuelle continue ». Pour le syndicat, il est impératif que « les prix des produits d’élevage soient réévalués, car les charges augmentent constamment. Sans une rémunération juste, nous perdrons encore plus d’agriculteurs. Il faut une réforme en profondeur, avec un véritable soutien aux jeunes agriculteurs, et des mesures pour garantir des prix équitables et une meilleure rémunération. »


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article