Trois sérotypes de la Fièvre catarrhale ovine circulent sur le territoire. Si la souche 4 est essentiellement impactante en élevage en Corse, le sérotype 8 connu depuis plus de 15 ans monte du Sud-Ouest, avec une nouvelle souche très virulente et engendrant des signes cliniques. Pour ces deux souches, depuis 2018, l’ensemble du territoire national est en zone réglementée.
La souche 3 vient d’arriver le 5 août en France, provenant des Pays-Bas (où elle est présente depuis 2023). Provenant du Nord et du Grand-Est, la zone des élevages atteints progresse vite. Au 29 août, 342 foyers étaient recensés. Et à l’heure du bouclage du journal, l’élevage contaminé le plus proche se situait dans l’Orne, incluant ainsi l’est de l’Ille-et-Vilaine en zone réglementée. Les mouvements depuis cette zone vers le reste du territoire national sont restreints : les animaux sensibles à la FCO (bovins, caprins, ovins) doivent avoir fait l’objet d’un traitement de désinsectisation au moins deux semaines avant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif (PCR) au moins 14 jours après la désinsectisation et ce prélèvement sanguin doit également être effectué au maximum dans les 14 jours qui précèdent le départ de la zone régulée.
Le vecteur, un insecte piqueur
Le vecteur de cette maladie est un moucheron : le Culicoïdes. Cette maladie est strictement animale. Elle est non transmissible à l’homme et n’affecte pas les denrées alimentaires. Elle touche les bovins mais surtout les ovins. Les caprins sont très peu concernés par cette maladie. Les signes cliniques sont très divers : ulcères, œdèmes, cyanose de la langue (d’où le nom de la maladie de la langue bleue), boiteries, hyperthermie, anorexie…
Vacciner ou pas ?
Une campagne de vaccination volontaire ciblée a été lancée le lundi 12 août pour une mise en œuvre jusqu’au 31 décembre pour la FCO-3 (la vaccination pour la FCO-8 est à la charge de l’éleveur). Face à la propagation de la maladie, la zone de vaccination FCO-3 volontaire prise en charge par l’État a été élargie, le 30 août, et inclut le département de l’Ille-et-Vilaine.
« S’il est préconisé d’effectuer les vaccins, il ne reste pas moins que la durée d’immunité comprend un temps incompressible d’environ 1 mois et 3 semaines en bovin (2 injections) et 3 semaines en ovin (1 injection). Et qu’il est fortement déconseillé de le faire 15 jours avant et un mois après la lutte… », insiste François Guillaume, vétérinaire à Innoval, alors que la plupart des élevages ovins sont en pleine saison de mise à la reproduction. La vaccination est à envisager sous la responsabilité du vétérinaire prescripteur.
S’il s’avère compliqué de protéger son troupeau pour cet automne, il ne reste donc qu’à croiser les doigts pour que les vents ne soient pas d’est ou du nord et que les gelées arrivent vite pour limiter l’arrivée de cet insecte piqueur . La vaccination sera alors à envisager pour la prochaine campagne.
Carole David
Pour réduire l’impact clinique et la diffusion de la maladie
• Surveiller les animaux matin et soir : état général, comportement alimentaire/hydratation, production
• Contacter son vétérinaire rapidement pour soigner les animaux et qu’il déclare les cas à la DDPP
• Gérer les effluents : pas trop prêts des bâtiments
• Adapter le rythme du troupeau avec la période d’activité des Culicoïdes : rentrer les animaux en bâtiment avant le coucher du soleil et les sortir après le lever du soleil
• Étudier la possibilité de désinsectisation
• Limiter et sécuriser les mouvements depuis les zones atteintes
• Vacciner ses animaux (bovins et ovins) dès que possible