Dossier technique

L’agriculture en mode séduction

Rencontre avec 4 stagiaires du Lycée de la Ville Davy à Quessoy (22) à l’issue de la formation de BPREA sous statut d’apprenti ou de formation continue, aux profils et aux perspectives professionnels différents, mais tous motivés par l’agriculture.

Mathys Quero - Illustration L’agriculture en mode séduction
Mathys Quero

Dans le cadre du Pacte d’orientation pour le renouvellement des générations en agriculture, une campagne nationale de communication sur les métiers du vivant va être lancée avec, en ligne de mire, la promotion de la formation.

Face au défi de taille de renouvellement des générations en agriculture, l’orientation des élèves et la formation agricole ont une carte à jouer pour attirer les candidats qu’elles rencontrent… et pour les fidéliser dans la filière agricole, en tant que futur exploitant ou salarié. C’est en effet sur les bancs de l’école que peuvent naître les vocations d’autant plus que, depuis plusieurs années, ces passions apparaissent au-delà du cercle familial. Pour cela, la formation doit miser sur une diversité des parcours proposés, des stages intéressants et enrichissants sur le plan humain et technique, et un suivi individualisé durant la formation.

Propos recueillis par Carole David

Marine Le Lay

Acquérir la compétence professionnelle pour s’installer

Marine Le Lay
Marine Le Lay

Issue du milieu agricole, mes parents ont une ferme en vaches laitières et volaille, j’ai travaillé 5 ans dans des poulaillers. Je souhaite dorénavant m’installer mais je ne disposais d’aucun diplôme agricole. J’ai intégré in extremis la formation en décembre alors qu’elle avait démarré en octobre, avec un parcours adapté. J’ai pu suivre cette formation de BPREA car elle est financée par la Région ou France Travail, selon son statut. Le financement est capital car on a déjà des engagements au niveau personnel (enfants, emprunts…). J’ai ainsi pu acquérir en moins de 9 mois des compétences en gestion. Mon avenir est déjà tout tracé : je m’installe en fin d’année en pondeuse label (12 000 poules dans 2 bâtiments avec parcours extérieur).

Anaïs Hardi 25 ans

Acquérir les bases pour travailler comme salariée en exploitation,

Anaïs Hardi
Anaïs Hardi

Non issue du milieu agricole, je viens de terminer un BPREA en formation continue. J’ai une amie installée en volaille que j’aide ponctuellement. J’appréciais le contact avec les animaux et je souhaitais arrêter d’exercer dans mon secteur d’activité professionnelle. Je suis donc venue en formation agricole pour en apprendre plus. Elle ne dure que 9 mois en formation continue. Le temps passe très vite. L’équipe pédagogique assure un bon suivi individuel et est à l’écoute tout au long de la formation. En stage dans un système très herbager, j’ai découvert et adoré les vaches ! Pendant le stage, parcourir les tâches du métier d’agriculteur de A à Z était enrichissant. Mon but n’est pas de m’installer. Je souhaite m’investir dans la filière laitière et pourquoi pas en volaille.J’étais institutrice. Je n’ai donc à ce jour jamais quitté l’école de ma vie… Maintenant, je m’arrête ! Je vais travailler comme salariée en exploitation.

Maxime le Roy, 34 ans

Viser un statut de salarié après un projet d’installation avorté

Maxime Le Roy
Maxime Le Roy

Menuisier de formation, j’ai travaillé 3 ans comme chauffeur poids lourd et 10 ans comme chauffeur de Cuma/ETA. Je suis issu du milieu agricole. Mais je n’avais aucune connaissance en élevage et en gestion. J’avais beaucoup à apprendre. Aussi, je suis venu en BPREA car je souhaitais m’installer sur l’exploitation familiale mais le projet n’a pas abouti. Cette année m’a permis de prendre du recul, de faire le deuil sur ce projet. Les stages sont enrichissants, et permettent de voir d’autres choses, d’autres systèmes que la ferme que je voulais reprendre et que je connaissais par cœur. Néanmoins, c’est dur de reprendre l’école après l’avoir quittée pendant 17 ans. Il y a eu des hauts et des bas. Le suivi et les encouragements de l’équipe pédagogique m’ont permis de m’accrocher et d’aller jusqu’au bout. Je suis content de l’avoir fait.J’envisage dorénavant d’opter pour le salariat. On verra plus tard les opportunités qui s’offriront à moi

Mathis Quero, 19 ans

Demain je gérerai ma propre exploitation

Mathys Quero
Mathys Quero

Je ne suis pas issu du milieu agricole. Mais j’aime être au contact des animaux, travailler en plein air, être libre de la gestion de mon emploi du temps. En agriculture, on ne sait pas ce qui va arriver chaque jour. C’est comme un challenge. J’aurai pu passer un bac général mais j’ai plutôt opté pour l’apprentissage. Le BPREA dure 2 ans. Il me permet pour le moment de me perfectionner. Et demain je gérerai ma propre boutique ! D’ici 5 ans, j’envisage de m’installer, dans le Morbihan c’est mon premier choix, même si je reste ouvert à tout autre opportunité en Bretagne. Mais pour le moment, après mon BPREA, sous statut d’apprenti dans une exploitation de 120 laitières, 2 robots, sur 180 ha, je continue ma formation avec un Contrat de Spécialisation (CS) lait. Je vais ainsi poursuivre mon apprentissage, avant d’être salarié.


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