« Face à une forme de désespérance liée à une sur-administration qui débordait des campagnes, les mouvements d’agriculteurs de ce début d’année étaient des actions nécessaires. Le préfet a été très actif pour agir dans le sens de nos demandes, tout comme notre réseau régional et national », salue Jean-Alain Divanac’h, président de la FDSEA 29, au sortir d’une rencontre avec le préfet du département. Le syndicat rappelle qu’une centaine de demandes de simplification administrative a été identifiée, mais a été mis en stand-by avec la dissolution de l’Assemblée nationale. Et le président de prendre pour exemple « les contrôles en exploitation, facteurs de stress. Nous demandons une meilleure prévenance et de la bienveillance, avec un rôle pédagogique, surtout lors du 1er contrôle, quand l’agriculteur n’est pas en situation de récidive, pour se remettre en ligne le plus vite possible ». Autre point, le Finistérien se dit satisfait de l’avancée au sujet du GNR qui, « depuis le 1er juillet, ne nécessite plus d’avance de certaines taxes, ce qui permet de s’épargner de demandes de remboursement ».
Un besoin de confiance
« Concernant les ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement), toutes nos exploitations sont soumises à des réglementations. Le problème est la remise en cause par des associations qui complexifient les projets. À la fin, ce sont les tribunaux qui font la loi, non plus les parlementaires », déplore Thierry Marchal, secrétaire général. Ces remises en cause de projet « pèsent sur le renouvellement des générations qui ne se fera que si les agriculteurs sont plus sereins. Avec la pression d’associations, des éleveurs en fin de carrière ne veulent plus se moderniser, or les entrepreneurs ont besoin de confiance ».
Si les bovins sont sortis de la directive européenne IED, « nous ne l’avons pas obtenu pour les volailles et les porcs. Mais une clause de revoyure est prévue pour 2026 », note le secrétaire.
Concernant les sangliers, le préfet « reconnaît beaucoup de dégâts. Il faut une pression supplémentaire pour réguler les populations », reconnaît Agnès Kerbrat, en charge du dossier faune sauvage pour le syndicat. Si les choucas ont été « moins présents sur les maïs, ils se sont davantage manifestés sur les cultures légumières, beaucoup sur pomme de terre ». Le département compte 11 lieutenants de louveterie, « ils seront 14 d’ici à la fin de l’année », apprécie la responsable. La présence de faune sauvage a « un lien avec les aspects sanitaires. La fièvre porcine est aux portes du Bas-Rhin et de la Moselle, on n’a jamais été aussi prêt de l’avoir », ajoute Thierry Marchal.
Fanch Paranthoën
Sécuriser les rendements
« Les parcelles de céréales sont plus sales avec la diminution des solutions phytosanitaires, les récoltes sont de moins bonne qualité. Pourtant, notre travail est d’amener des cultures saines au bout », résume Thierry Marchal.« On en revient à des situations ou on ne peut plus corriger les effets de la météo ». La ferme France aura moins de volume de céréales à exporter, « il n’y aura pas de famines, mais d’autres pays prendront notre place », prévoit Jean-Alain Divanac’h.