Quels sont les risques de non-maintien des terres bio en bio ?

En Bretagne, dans moins de 10 ans, plus de 60 % des agriculteurs bio arrêteront leur activité. Pour Agrobio 35 et d’autres acteurs du territoire, cela pourrait être un risque important pour le maintien des terres bio en bio.

groupe de travail autour d'une table - Illustration Quels sont les risques de non-maintien  des terres bio en bio ?
Par petits groupes de travail, les agriculteurs bio 
et les partenaires ont identifié des pistes de réflexion. | © Agnès Cussonneau - Paysan Breton

En 2023, Agrobio 35 a réalisé une étude destinée à identifier les freins et les leviers au maintien des terres bio en bio au moment de l’arrêt d’activité des exploitants. En 2024, Anaïs Augereau, stagiaire au sein de la structure, a poursuivi ce travail. L’étudiante s’est concentrée sur l’identification des terres à risque de non-transmission en bio au moment de l’arrêt d’activité. 140 fermes bio bretilliennes, toutes productions confondues, ont été enquêtées.

Anticiper le départ en retraite

L’enquête a révélé la dominance de deux risques principaux : la maîtrise du foncier et l’anticipation de la transmission. « 53 % des agriculteurs interrogés de plus de 50 ans n’ont pas identifié de repreneurs », affirme l’étudiante. « De plus, ceux qui prévoient de partir à la retraite dans moins de 3 ans ont seulement commencé leur réflexion il y a 2 ou 3 ans. Idéalement, il faudrait la débuter 5 à 10 ans avant l’arrêt d’activité. » Pour pallier ce problème, les formations à la transmission pourraient être développées sur le territoire. En outre, les agriculteurs présents lors de l’évènement ont insisté sur le fait de mettre en relation les cédants et les porteurs de projet le plus tôt possible, même si « se projeter 5 à 10 ans avant son départ en retraite n’est pas chose aisée ».

Maîtriser le foncier

D’après l’étude, plus de la moitié des agriculteurs enquêtés ont moins de 40 % de leur ferme en propriété et 18 % d’entre eux ont des baux précaires. Inclure les propriétaires dans le maintien des terres en bio pourrait alors être un levier d’action pertinent. « Il faudrait également plus communiquer sur les outils juridiques permettant de protéger le foncier bio comme les ORE (obligations réelles environnementales) et BRCE (baux ruraux à classe environnementale). »

Alexis Jamet


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