En 2023, Agrobio 35 a réalisé une étude destinée à identifier les freins et les leviers au maintien des terres bio en bio au moment de l’arrêt d’activité des exploitants. En 2024, Anaïs Augereau, stagiaire au sein de la structure, a poursuivi ce travail. L’étudiante s’est concentrée sur l’identification des terres à risque de non-transmission en bio au moment de l’arrêt d’activité. 140 fermes bio bretilliennes, toutes productions confondues, ont été enquêtées.
Anticiper le départ en retraite
L’enquête a révélé la dominance de deux risques principaux : la maîtrise du foncier et l’anticipation de la transmission. « 53 % des agriculteurs interrogés de plus de 50 ans n’ont pas identifié de repreneurs », affirme l’étudiante. « De plus, ceux qui prévoient de partir à la retraite dans moins de 3 ans ont seulement commencé leur réflexion il y a 2 ou 3 ans. Idéalement, il faudrait la débuter 5 à 10 ans avant l’arrêt d’activité. » Pour pallier ce problème, les formations à la transmission pourraient être développées sur le territoire. En outre, les agriculteurs présents lors de l’évènement ont insisté sur le fait de mettre en relation les cédants et les porteurs de projet le plus tôt possible, même si « se projeter 5 à 10 ans avant son départ en retraite n’est pas chose aisée ».
Maîtriser le foncier
D’après l’étude, plus de la moitié des agriculteurs enquêtés ont moins de 40 % de leur ferme en propriété et 18 % d’entre eux ont des baux précaires. Inclure les propriétaires dans le maintien des terres en bio pourrait alors être un levier d’action pertinent. « Il faudrait également plus communiquer sur les outils juridiques permettant de protéger le foncier bio comme les ORE (obligations réelles environnementales) et BRCE (baux ruraux à classe environnementale). »
Alexis Jamet