Dossier technique

Troisième fournée de Meringue au Space

Florence et Stéphane Rigaud sont ravis de présenter à nouveau Meringue au Space. Ils gardent le souvenir ému d’un premier prix de section inattendu en 2022 sur le ring rennais.

TD©FSRigaud-2.jpgDeux éleveurs avec une vache Holstein.  - Illustration Troisième fournée de Meringue au Space
Florence et Stéphane Rigaud avec Meringue (Fitz Toc x Sid Pine) qui retrouve le Space après avoir rapporté un premier prix de section en 2022. | © Toma Dagorn - Journal Paysan Breton

Meringue (Fitz Toc x Sid Pine) a vêlé fin juillet et démarre sa 6e lactation. Elle connaît déjà l’ambiance du Space où elle a foulé le ring en 2022 et 2023. Pour sa première participation, cerise sur le gâteau, elle avait rapporté un premier prix de section. « En 2022, par manque de temps, nous n’avions pas sorti d’animaux depuis sept ans. Mais quand nous avons sous la main la vache du moment, on essaie de se donner les moyens de la préparer pour l’amener au comice ou au Space. Ce jour-là, nous allions ainsi à Rennes très décontractés, sans aucune pression ni ambition », sourit Stéphane Rigaud. Mais Meringue était effectivement prête. « Nous étions tellement surpris de la voir remporter sa classe parmi un tel niveau de vaches que j’en ai pleuré sur le podium », se remémore son épouse Florence.

Sa mamelle ne bouge pas

Un pis bien accroché et de la rentabilité

Depuis, forcément, Meringue est un peu la chouchou de la famille. Au quotidien, ses propriétaires apprécient son caractère : « Elle est chouette, douce, à l’écoute et facile à conduire. Elle donne l’impression qu’elle nous comprend. » Probablement en partie l’héritage du lien particulier créé entre un animal et ses éleveurs lors des phases de préparation aux concours. Surtout, « très régulière et parmi les plus productives du troupeau », Meringue enchaîne les campagnes : elle a cumulé près de 60 000 kg de lait au cours de ses cinq premières lactations (et près de 15 000 kg sur la seule dernière). Pour autant sa mamelle « ne bouge pas » associant de très bonnes attaches, beaucoup de force dans le ligament et une super irrigation, soulignent Florence et Stéphane Rigaud. Classifiée EX 94, Meringue est pointée 96 dans la mamelle, 94 dans le corps, 92 dans les membres et le bassin. Et côté reproduction, aucune difficulté : « Meringue remplit bien et nous a donné quatre femelles en cinq vêlages. Une de ses filles par Chief Stan est gestante. Derrière, deux Delta Lambda prometteuses arrivent aussi. » À l’arrivée, selon le logiciel éCow de Prim’Holstein France, Meringue a le meilleur indice économique de l’effectif. « En d’autres termes, elle est notre vache la plus rentable. » Pourtant, devant elle, c’est une souche « ordinaire ». Achetant peu d’animaux à l’extérieur, Florence et Stéphane Rigaud préfèrent travailler la génétique maison héritée des parents. Objectif : « Sélectionner sans se prendre la tête. »

Bonnes pattes et bonnes mamelles

Côté pointage, le troupeau atteint 84,7 en Note globale et 86,2 en Mamelle. Aujourd’hui, lors des accouplements, le couple axe beaucoup les efforts sur les membres. « Ce critère a pris de l’importance dans nos choix depuis 10 ans. De bonnes pattes et un gabarit d’animaux un peu moins important pour bien s’adapter et durer dans un système en logettes adopté en 2008. » Ce travail sur les membres a permis aussi de bien préparer l’abandon de la traite au roto (depuis 2012) cet été au profit de robots. « Les vaches sortiront moins. Mais cette transition ne devrait pas provoquer de réformes grâce à la qualité des mamelles et au travail sur les membres. »

Parmi les mâles qui ont marqué le troupeau, Stéphane Rigaud cite Fitz et Adorable. Chez les jeunes vaches, les filles de Chief Stan et Delta Lambda promettent. Les doses de semences proviennent avant tout de chez ST Genetics et JLD Genetics. Les taureaux du moment s’appellent Delta Lambda, Chief Stan, John Boy, Rox ET, PSG, Ghana et Drax.

Les concours sur le ring, des tribunes ou sur le net

Conduisant 125 vaches pour 1,2 million de litres de lait livrés sur 192 ha de SAU, aidés par une salariée, Florence et Stéphane Rigaud n’ont pas toujours la possibilité de participer aux concours. Mais les passionnés sont des spectateurs assidus des grands rendez-vous de la race. « Nous montons toujours au Space le jeudi pour suivre les Holstein en tribune. » Parfois, ils se déplacent aussi à Ohhh la vache à Pontivy (56). « Mais quand nous sommes coincés, nous regardons les évènements sur le net comme le Centenaire de la race au Puy-du-Fou en novembre dernier. »

Enfin, cet intérêt pour les belles vaches est un des ciments de la famille. Passionné, Clément, le fils, qui travaille dans la nutrition animale, n’est jamais loin de la ferme et toujours le premier à « motiver » ses parents à présenter des animaux sur les rings. Hors du milieu agricole, sa sœur Mathilde apprécie aussi l’engagement de Florence et Stéphane et les rejoint dès que possible pour partager l’intensité des moments de concours.

Toma Dagorn

Invisibles mais très dommageables mycotoxines

Il y a trois ans, en fin d’automne, le troupeau a déraillé peu à peu. « La production plafonnait. Les résultats de reproduction se sont peu à peu dégradés et nous n’arrivions plus à remplir les vaches. La santé des pattes a également trinqué avec un enchaînement de cas d’abcès en pince. » C’était un peu la panique ! Au final, Jérôme Boudeele, spécialiste du service Ruminant chez Mixscience, et Jean-Marc Héliez, vétérinaire consultant du groupe Chêne Vert, ont pris le dossier en main et mené des analyses. « Ils ont identifié la présence de mycotoxines dans l’ensilage de maïs. Pourtant, à l’œil nu, on ne voyait rien : le fourrage au front d’attaque était nickel. » Depuis, un capteur de mycotoxines a été ajouté à la ration des vaches et les choses sont rentrées dans l’ordre. Les vêlages dehors ont été abandonnés au profit de trois semaines de préparation en bâtiment, sur aire paillée, avec une ration recalée par les spécialistes (par jour) : 17 kg de maïs ensilage, 5 kg de paille broyée, 2,5 kg de tourteau de colza, du minéral et du chlorure de magnésium… « Résultat, depuis production, reproduction et santé des pattes se sont améliorées. »


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