Dossier technique

Un élevage de 550 Charmoises en débouché 100 % local

Gaec du Verger à Sainte-Anne-sur-Vilaine (35) - Sur le Gaec du Verger, l’ensemble de la production ovine est transformée et commercialisée localement aux particuliers, restaurateurs et bouchers. Le choix de la race Charmoise a été fait, notamment pour son persillé de viande.

Les éleveurs dans une parcelle avec leur chien et un arbre dans le fond - Illustration Un élevage de 550 Charmoises en débouché 100 % local
Karine et Franck Geffray sur une des parcelles de pâturage. | © Paysan Breton

Karine Geffray a rejoint son père Franck sur l’exploitation familiale à Sainte-Anne-sur-Vilaine en 2016. La ferme compte environ 550 brebis, 16 béliers et 450 agneaux dont 80 à 100 femelles pour le renouvellement.

« J’avais réalisé mes stages en Charmoise. Progressivement, nous sommes passés de la Romane à cette race de plus petit gabarit mais de conformation intéressante avec de beaux gigots et épaules. La croissance lente assure une viande persillée. Les agneaux sont généralement vendus à 8 – 10 mois. La Charmoise convient à nos différents débouchés : magasin de producteurs Douz’arômes, paniers Le goût d’ici, restaurants et bouchers », ont détaillé les éleveurs lors d’une porte ouverte organisée par Agrobio 35.

Des naissances sans intervention

En général, les Charmoises n’ont qu’un agneau et ne demandent pas d’intervention lors des naissances, ni de complémentation ensuite. « Les mises-bas se concentrent sur deux périodes : janvier à mars et septembre à novembre. Le premier agnelage a lieu à 1,5 – 2 ans. Notre objectif est d’avoir 3 agnelages en 2 ans. »

L’autonomie fourragère est recherchée. Les 100 ha de SAU sont surtout en herbe (dont 18 ha de prairies naturelles) avec à côté 10 – 12 ha de mélange céréalier (blé-féverole) pour les brebis et agneaux en hiver, et 8 – 10 ha de sarrasin, vendu.

Beaucoup de pâturage

Les différents lots de brebis, agnelles de renouvellement et d’agneaux sortent au pâturage une bonne partie de l’année avec du foin en période séchante (sur des parcelles de 2 ha environ avec un grillage fixe). Les prairies sont composées de dactyle, fétuque, RGA, trèfle, luzerne et luzelle. « Elles sont renouvelées quand elles commencent à être moins productives, pour intégrer les mélanges céréaliers puis le sarrasin dans la rotation, environ tous les 5 – 7 ans. »

Les stocks d’herbe sont constitués d’enrubannage et de foin. Depuis 2 ans, du trèfle squarrosum est semé dans les prairies avant renouvellement. « Ce trèfle annuel permet de réaliser une coupe pour assurer les stocks d’enrubannage avant de repasser en pâturage puis en céréales. » En bâtiment, les animaux reçoivent de l’enrubannage et ponctuellement des céréales.

« En 2020, nous avons installé un tapis d’alimentation dans la bergerie avec une dérouleuse fixe. » Un investissement qui facilite le travail. Un chariot qui roule sur les deux rangées de cornadis, au-dessus du tapis, distribue les concentrés.

Vue sur la bergerie, ses parcs
Dans la bergerie, le tapis d’alimentation et la dérouleuse.

300 – 350 agneaux et 70 – 80 brebis par an

Les éleveurs commercialisent l’ensemble de leur production ovine en circuit court : 300 à 350 agneaux/an, 70 à 80 brebis de réforme/an. « Les animaux vivants sont systématiquement pesés avant chaque départ à l’abattoir de Saint-Aubin d’Aubigné, généralement chaque semaine. Le rendement de carcasse avoisine 45 %. »

Un laboratoire de transformation a été mis en place représentant un investissement de 50 000 € HT (sans la main-d’œuvre). « Autoconstruit en panneaux sandwichs, le laboratoire a été adapté au bâtiment déjà existant. Il est équipé d’une machine à boulettes, d’un hachoir, d’un mélangeur, d’un poussoir pour la saucisserie, d’une machine à emballage sous vide… »

Côté hygiène, le principe de la marche en avant est respecté. Des analyses d’eau, de viande, de surface sont réalisées régulièrement. « Avec un laboratoire sur la ferme, nous avons la liberté de faire ce qu’on veut quand on veut. C’est plus facile pour adapter les produits en fonction des points de vente et de la demande », souligne Karine Geffray. Les éleveurs emploient un boucher à temps partiel pour le désossage et la découpe (0,1 UTH).

Les brebis au pâturage sous un arbre
Un des lots du troupeau de race charmoise.

Innover dans les produits vendus

« Nous proposons les agneaux en carcasse ou en morceaux découpés (gigot, souris, épaule…), en colis ou au détail, en vrac ou sous vide. Des produits transformés sont aussi commercialisés : haché, merguez, saucisses, boulettes. » L’innovation est importante avec par exemple des produits faciles à cuisiner (tranche de gigot…). Les prix aux particuliers varient entre 16 et 18 €/kg. « Les débouchés sont bien présents pour les produits issus de viande d’agneau », informe l’agricultrice.

Agnès Cussonneau

En recherche d’un associé

Franck Geffray s’est installé en 1987 sur l’exploitation qui a été passée en agriculture biologique en 1998. Aujourd’hui, il s’occupe davantage de la partie élevage et cultures. Présente aussi sur la partie élevage, Karine gère davantage la transformation, la vente directe et la comptabilité. Les éleveurs travaillent un week-end sur deux et prennent deux semaines de congés annuels. L’agricultrice cherche actuellement un associé pour remplacer son père qui projette de partir en retraite. « Je suis ouverte sur le projet ou les projets qui peuvent être proposés, cela peut être différent de l’ovin viande », précise-t-elle. La construction d’un bâtiment recouvert de panneaux photovoltaïques est prévue d’ici 2 ans.


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