Apprendre à connaître le loup

Alors que des dégâts ont été relevés sur des troupeaux du Finistère notamment, le monde de l’élevage doit s’intéresser au loup, animal territorial dont la présence est avérée en Bretagne. 

Deux hommes dans un couloir.  - Illustration Apprendre à connaître le loup
Didier Lucas, président de la Chambre d'agriculture des Côtes d'Armor, et Gérard Bédarida, chasseur et conférencier sur le loup. | © Toma Dagorn - journal Paysan Breton

« Alors que plusieurs loups sont présents en Bretagne, entre émerveillement et inquiétude, comment gérer la cohabitation avec cet animal – emblème de la biodiversité pour certains – aussi fascinant et mystérieux que parfois controversé ? », démarre Gérard Carré, président de l’Association des chasseurs de grand gibier des Côtes d’Armor.

Le loup fréquente la moitié des départements

Mardi 15 octobre, sa structure a organisé une réunion d’information à Plérin (22), en partenariat avec la Chambre d’agriculture. Didier Lucas, son président, poursuit : « Dans nos campagnes, le sujet inquiète. La profession agricole participe déjà au Comité loup au niveau des préfectures. Mais nous devons anticiper en apprenant à connaître l’espèce pour travailler à la protection de nos bovins et ovins : les élevages bretons comptent un nombre important d’animaux conduits en plein air. »

Crotte caractéristique sur les chemins

Pour animer la rencontre, Gérard Bédarida, membre du réseau Loup national, est à la tribune. « Présumée éteinte en France vers 1930, l’espèce est réapparue dans le Mercantour en 1992. Le développement du grand gibier au cours du XXe siècle a été le facteur accélérateur de sa réinstallation. Aujourd’hui, on considère que le loup fréquente la moitié des départements français », démarre le président d’honneur de l’Association nationale des chasseurs de grand gibier. L’observateur insiste sur l’importance d’apprendre à le reconnaître et à participer au suivi de l’espèce en déclarant tout « indice de présence » auprès de l’administration (OFB). « Le loup se caractérise par une longueur de queue qui ne dépasse pas le talon et qu’il porte entre les pattes sauf exception. Il présente une crinière, un masque facial blanc et bas, souvent un filet noir sur le devant des pattes… Les oreilles paraissent pointues mais sont en fait arrondies… » Les crottes sont un élément majeur d’identification : « Plus souvent sur les chemins qu’en forêt, elles sont grosses, pleines de poils et d’esquilles d’os d’ongulés, et ont une très forte odeur. » Les carcasses laissées par le loup sont caractéristiques également. « Le sternum a disparu, ouvert en premier pour manger les viscères rouges comme le cœur. S’il a eu le temps, la peau a été retirée comme une chaussette… »

Animal opportuniste

En termes d’alimentation, le loup consomme du coléoptère jusqu’au chevreuil, sanglier ou cerf. « Ce carnivore avale 7 ou 8 kg de viande tous les 3 jours. » Opportuniste, il se tourne vers « la proie la plus facile » dont les animaux domestiques peuvent faire partie.

Toma Dagorn

Plus de 1 000 loups en France

« En France, la population de loups est officiellement estimée à 1 003 individus en fin d’hiver 2023 – 2024, chiffrage légèrement sous-estimé a priori », rapporte Gérard Bédarida. En Bretagne, plusieurs indices de présence ont été authentifiés par l’OFB en 2024 (données sur loupfrance.fr). « Dans la région, on trouve ainsi aujourd’hui à la fois des individus issus de la lignée italienne présente dans l’arc alpin que de la lignée germano-polonaise présente en Allemagne ou Belgique. »


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