Bretagne Zone Heureuse

BZH. Le sigle, diminutif de Breizh - Bretagne, en breton -, orne la carrosserie de bien des véhicules. Trois lettres comme un signe de reconnaissance entre amoureux de la région. Parfois, il arrive même que de malicieux chauvins - des Bretons, quoi ! - revisitent l’étymologie, prétendant qu’il s’agit en réalité de l’acronyme de Bretagne Zone Heureuse. Eh bien, à en croire un récent sondage réalisé par l’Ifop, il y aurait là comme un fond de vérité. Enquête… d’opinion.

Un tracteur en train de labourer un champ entouré de goélands - Illustration Bretagne Zone Heureuse
L’agriculture arrive en tête des filières économiques emblématiques de la Bretagne, devant le tourisme et l’agroalimentaire. | © Getty Images/Cavan Images RFGetty Images/Zoonar RF

« Vivre et travailler au pays ». Populaire dans les années 70, ce slogan syndical traduisait la légitime revendication d’une population bretonne marquée par des décennies d’exode rural massif. On estime ainsi qu’entre 1831 et 1968, la région aurait perdu plus d’un million d’habitants. La révolution agricole conduite au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le désenclavement du territoire prôné par le Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons (Celib) et le développement du secteur tertiaire et de l’industrie vont heureusement permettre d’enrayer cette émigration bretonne.

À une écrasante majorité, les sondés se déclarent prêts à recommander à un proche de venir en Bretagne. Pour y vivre ou pour y travailler.

Aujourd’hui, la donne a complètement changé. Désormais la Bretagne attire, elle qui figure avec constance dans le peloton de tête des régions de France où il fait bon vivre. Un sondage réalisé dernièrement par l’Ifop, pour le compte du Crédit Mutuel Arkéa et du quotidien Le Télégramme, a cherché à identifier les raisons de ce bonheur régional. Menée auprès d’un échantillon de 600 personnes représentatif de la population active bretonne âgée de 15 ans et plus, l’enquête souligne combien les habitants du territoire régional sont heureux de vivre en Bretagne et d’y travailler. Sur une échelle de 0 à 10, ils attribuent ainsi à ces deux critères les moyennes respectives de 8,8 et de 8,7. Moins de 10 % des personnes interrogées octroient une notation inférieure ou égale à 6. À l’opposé, ils sont plus de 6 sur 10 à décerner une note supérieure ou égale à 9.

Bien sûr, l’on sait les Bretons fiers de leur appartenance et attachés à leur région comme une moule à son rocher. Mais cette satisfaction ne saurait se résumer à une forme de chauvinisme puisqu’elle est exprimée tant par les natifs que par les personnes non originaires de la région.

Une femme et un enfant dans une prairie
Dévoilée à l’occasion du dernier Forum économique breton (Feb), l’enquête réalisée pour le compte du Crédit Mutuel Arkéa et du quotidien Le Télégramme souligne combien les habitants du territoire régional sont heureux de vivre en Bretagne et d’y travailler.

Une agriculture emblématique

Invitées à citer les filières économiques emblématiques bretonnes, les personnes interrogées évoquent d’abord l’agriculture, le tourisme et l’agroalimentaire. Viennent ensuite la pêche, la construction navale et le numérique. Les Bretons estiment dans leur grande majorité (87 %) que la région est un territoire dynamique, doté de filières économiques fortes, contribuant au rayonnement à l’échelle nationale. Ils voient dans leur région une terre d’innovations (85 %). Une très forte majorité (84 %) juge que les entreprises bretonnes sont engagées en faveur de l’environnement et qu’elles favorisent le lien social au sein de la population (81 %).

Plutôt confiants face aux perspectives d’évolution de la Bretagne dans les cinq prochaines années, près des trois-quarts d’entre eux estiment que la filière des énergies renouvelables va se développer. Et les deux tiers tablent sur un essor de l’économie du tourisme et de l’innovation. 63 % sont, par ailleurs, convaincus que la transition écologique de l’agriculture va progresser sur cette période.

Dans ce tableau très positif, l’étude souligne cependant quelques facteurs perçus comme susceptibles d’altérer le plaisir de vivre et travailler en Bretagne. Avec, en premier lieu, les difficultés d’accès au logement (52 %), suivies par le tourisme excessif (46 %) et le coût élevé de la vie (42 %). Pas de quoi entamer pour autant la bonne image globale de la région. À une écrasante majorité, les sondés seraient d’ailleurs prêts à recommander à un proche de venir en Bretagne pour y vivre (96 %) ou pour y travailler (93 %). Pas de doute, la Bretagne ça vous gagne. Et ce sont les Bretons qui en sont les meilleurs ambassadeurs !

Jean-Yves Nicolas

Un petit port de pêche breton
Parmi les points de vigilance évoqués par les personnes interrogées figurent les difficultés d’accès au logement. Le parc social breton est saturé et, dans le secteur privé, les biens sont rares et chers. Sur le littoral, la situation est exacerbée avec la transformation de logements auparavant loués à l’année en hébergements touristiques.

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