Le monde de la forêt paraît anachronique dans notre époque frappée du sceau de l’immédiateté. Le temps d’une chênaie n’est pas le temps du palais Brongniart… Un chêne planté en 2024 sera exploité dans 5/6 générations, avec toutefois des éclaircies dont la première 20 ans après la plantation. « Rendez-vous dans 150 ans », glisse avec humour Hélène Beau de Kerguern au pied d’une parcelle fraîchement plantée à Bannalec (29). « Notre investissement, notre travail s’inscrivent dans le temps long », ajoute-t-elle à l’adresse des adhérents d’Alliance Forêt Bois participant à une réunion d’information. On ne peut pas planter ce que l’on veut où l’on veut Trois missions De l’information, les propriétaires en ont en effet besoin tant le savoir-faire technique et commercial, le maquis juridique, fiscal et environnemental qui entoure ce secteur d’activité, sont complexes. « Notre coopérative est là pour épauler les adhérents, de petites ou grandes surfaces, de la graine à la grume », explique Richard Carme, directeur de l’agence Bretagne Pays de la Loire. Et de citer les 3 grandes missions assurées par la coopérative : « Le conseil, la sylviculture, la commercialisation ». Intégré à part entière dans un cycle économique de long terme, le foncier forestier s’appuie sur un arsenal d’aides publiques et privées. À commencer par les aides à la plantation qui, se ventilent en trois grandes catégories : le « label bas carbone » qui permet de financer entre 60 et 80 % de la maîtrise d’œuvre, de la plantation et des premiers entretiens. Autre dispositif qui s’adresse surtout à la régénération des forêts touchées par des phénomènes exceptionnels : « France nation verte » avec un niveau d’aide qui va aussi de 60 à 80 %. Enfin, le programme Breizh forêt bois permet de prétendre 80 % d’aide pour le boisement…
De la graine à la grume
La coopérative forestière Alliance Forêts Bois fédère 42 200 propriétaires représentant 1 million d’hectares de forêt. La structure, qui a une antenne à Pontivy, compte 1 950 adhérents sur l’Ouest.