De l’extensif à l’intensif, et de l’intensif à la bio

À la Chapelle-Chaussée (35), Valérie et Jean-François Rebillard ont entamé une conversion bio en 2020 suite à une dégradation des résultats techniques et économiques.

Une prairie - Illustration De l’extensif à l’intensif, et de l’intensif à la bio
L’herbe représente la plus grande partie de la ration. | © Paysan Breton

En 1997, Jean-François Rebillard reprend la ferme familiale. Jusqu’en 2015, il conduit son élevage de Normandes dans un système herbager et pâturant. « Seuls 7 ha étaient consacrés au maïs », raconte l’agriculteur. « La surface restante était en herbe. C’était un système qui me plaisait et qui tournait bien. » En 2015, son épouse Valérie le rejoint sur la ferme. 200 000 € sont alors investis pour faire des logettes, moderniser la salle de traite et construire une fosse. En parallèle, la référence laitière des deux éleveurs augmente de 200 000 litres. « On était devenu plus intensif », affirme Valérie Rebillard. « Nous achetions beaucoup plus de concentrés (38 t/an) et avions augmenté la surface de maïs à 20 ha. À deux, nous gagnions moins que quand Jean-François gérait la ferme seul, et les résultats techniques dégringolaient. »

On était devenu plus intensif

éleveurs pendant une conférence
Jean-François et Valérie Rebillard.

Une conversion en 18 mois

En 2018, un premier contact est pris avec Agrobio 35 pour réaliser une étude de conversion. « Nous avons seulement sauté le pas en 2020 après deux années supplémentaires de résultats moyens », se souviennent les éleveurs. Ils entament alors une conversion 18 mois. « Les 12 premiers mois, il y a très peu de changements au niveau de l’élevage, cependant l’intégralité des terres est passée en bio. Entre 12 et 18 mois, l’élevage est converti. Nous avons fait notre première livraison bio en novembre 2022. » Les éleveurs livrent aujourd’hui 290 000 L à Lactalis, soit 100 000 L de moins qu’avant la conversion.

La SAU actuelle de l’exploitation est de 58 ha, dont 52 ha accessibles aux vaches. La surface de maïs est redescendue à 5 ha, et du colza fourrager est implanté en dérobée. Ration très herbagère

L’herbe fraîche représente la majeure partie de la ration avec 260 jours par an de pâturage. « Nous fonctionnons avec des paddocks de 12 h qui s’étendent à 2 ou 3 jours en période de pleine pousse. Nous avons installé l’eau dans tous les paddocks. » La moyenne d’étable est de 5200 L/vache.

« Avant de passer en bio, nous étions inquiets sur 2 points : la limitation des antibiotiques et l’obligation de pailler les logettes, peu compatible avec notre système lisier. » Les éleveurs ont donc opté pour de la farine de paille pour les matelas. « Concernant les traitements, ils sont finalement très peu fréquents. Nous avons même arrêté la vermifugation sur les génisses. » Et les éleveurs de conclure : « Économiquement, c’est un système qui tient la route ».

Alexis Jamet

Une ration sans concentrés

En hiver, les vaches sont soignées avec 3 kg MS de maïs ensilage, 12 kg MS d’ensilage d’herbe, 0,5 kg de foin et 1 kg de colza fourrager. « Nous avons arrêté la betterave et nous n’achetons plus de concentrés », indiquent les agriculteurs. « Le colza est pâturé à l’automne et enrubanné en hiver. »


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