Dossier technique

Des ateliers lait et viande en interaction

Olivier Veillard et Aline Criaud à Acigné (35) - Sur la ferme d’Aline Criaud et Olivier Veillard, certains bovins issus du troupeau laitier sont valorisés en bœufs et veaux de lait en vente directe, complétant l’offre du troupeau armoricain en construction..

Les éleveurs et les bovins sur une parcelle de sorgho pâturé - Illustration Des ateliers lait et viande en interaction
Les éleveurs dans le troupeau de bœufs croisés et de bovins armoricains. | © Paysan Breton

Olivier Veillard est éleveur laitier en agriculture biologique à Acigné sur une SAU de 75 ha. « Quand j’ai repris l’exploitation en 2005, il y avait 12 vaches Holstein et 14 Normandes sur une SAU de 40 ha », retrace-t-il. Aujourd’hui, la production laitière est de 200 – 250 000 L vendus à Lactalis. « Le cheptel compte 50 vaches laitières dont des Holstein et des Normandes pures et des croisées de ces deux races. J’ai aussi intégré la race Froment du Léon à l’élevage il y a 8 ans, dans l’optique d’augmenter le TB qui était devenu faible. Certaines sont croisées avec les deux autres races. » Aujourd’hui, le tank affiche un TB de 43 et un TP de 34.

Des bœufs et veaux croisés en vente directe

Le choix de l’Armoricaine, race à préserver

Aline Criaud a rejoint l’élevage en créant un atelier bovin allaitant en 2018. « Je souhaitais travailler avec des vaches mais sans l’astreinte de la traite. M’orientant vers la vente directe, j’ai préféré l’Armoricaine à une race classique, pour me démarquer. C’est aussi une race locale à préserver dont les effectifs remontent aujourd’hui. Alors qu’il ne restait plus qu’une cinquantaine de femelles armoricaines il y a quelques années, on en recense aujourd’hui 1 000 », chiffre l’agricultrice.

Pour démarrer son atelier qui dispose d’un parcellaire groupé de 15 ha, elle a acquis quelques femelles et fait naître des veaux armoricains. « À côté, j’ai commencé à élever des bœufs normands purs ou croisés normands – armoricains ou angus, issus du cheptel laitier, pour lancer la vente directe en 2022. J’ai aussi proposé des veaux croisés issus du troupeau laitier qui complètent l’offre. Je vends 6 bœufs et 6 veaux par an à des particuliers ou des restaurants en local. » Les animaux sont abattus à Saint-Aubin d’Aubigné et un boucher s’occupe de la transformation.

Désormais, le troupeau armoricain compte 10 mères et la suite, avec des vêlages groupés sur le printemps. L’objectif à terme est de ne vendre en direct que des bœufs armoricains purs et des veaux laitiers croisés de 3 – 4 mois. Ces derniers sont élevés sous leur mère (qui est alors sortie du troupeau laitier et rejoint le cheptel allaitant) ou avec une vache nourrice écartée de la traite.

Par le passé, « nous élevions toutes les génisses mais nous avons fait le choix d’en garder moins pour adapter le cheptel à notre système fourrager plus tendu du fait du changement climatique. Notre chargement est aussi dépendant de la MAEC que nous avons signée. »

Des taureaux Blanc Bleu et froment du Léon

Les bovins sur une parcelle de pâturage entourée d'arbres
Le troupeau de vaches laitières avec le taureau Blanc Bleu à gauche.

« Nous faisons des IA ciblées sur les génisses gardées et quelques bonnes vaches. Pour les rattrapages et les autres femelles, nous avons un taureau Blanc Bleu acheté dans les Côtes d’Armor. Les veaux croisés avec ce taureau sont mieux valorisés ensuite, à 3 semaines. Nous avons aussi un taureau froment du Léon dont les veaux sont généralement valorisés en direct. »

En groupe, en lien avec Agrobio 35, Aline Criaud et Olivier Veillard travaillent sur le développement d’une filière pour la valorisation des veaux bio localement. « L’objectif est d’éviter leur transport sur de longues distances, pour leur bien-être. »

Agnès Cussonneau

Autonomie alimentaire

Les éleveurs sont entièrement autonomes pour l’alimentation de leur cheptel (seule de la paille est achetée). La SAU de 75 ha comprend des prairies, 7 ha de mélange céréalier (triticale, avoine, pois, féverole) et 7 ha de maïs ensilage. L’herbe est pâturée en priorité et récoltée en ensilage et foin. Côté rotation, « le mélange céréalier est implanté après prairie pour une récolte en grain puis les repousses sont généralement pâturées ou fauchées. Ensuite, le maïs est cultivé », précisent les agriculteurs. Sur les parcelles de l’atelier viande, « le mélange céréalier est pâturé et est suivi d’un sorgho lui aussi pâturé. » Les éleveurs emploient un salarié. Depuis 2021, Aline Criaud gère aussi une activité de ferme pédagogique à destination de différents groupes d’enfants ou d’adultes (en lien avec le réseau Accueil paysan).


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