Dossier technique

Des équipements imaginés et fabriqués par l’éleveur

Laveuse avec 3 rotabuses pour les pipettes, les assiettes et les abreuvoirs, nacelle, attelage de la balayeuse sur le godet… Sébastien Davy ne manque pas d’idées pour simplifier le travail sur son élevage.

Sébastien Davy devant un de ses bâtiments avicoles - Illustration Des équipements imaginés et fabriqués par l’éleveur
Sébastien Davy
avec sa laveuse 
équipée de 3 rotabuses. | © Paysan Breton

Astucieux et bricoleur, Sébastien Davy a créé différents matériels lui permettant de gagner en confort de travail sur son exploitation et pour certains, allégeant fortement le temps d’astreinte. Un cousin retraité, ancien mécanicien, l’aide à réaliser ces équipements.

Un premier poulailler, de type Colorado d’une surface de 1 370 m², a été construit sur l’exploitation en 2017, pour diversifier les activités qui reposaient sur un atelier allaitant et des cultures de vente. L’éleveur travaille avec les Établissements Michel. Après avoir fait un premier lot de poulet, il s’est spécialisé dans l’élevage de dinde. « Une production plus technique qui s’étend sur 4,5 mois. »

En 2019, des fenêtres ont été ajoutées sur le poulailler, pour le confort des animaux et de l’éleveur. Pour pouvoir accroître l’activité sur la ferme et embaucher de la main-d’Å“uvre, l’éleveur a construit en 2021 un 2e bâtiment stato-dynamique de 1 546 m2 de salle d’élevage, avec des jardins d’hiver de 315 m2 de chaque côté.

Déplacer facilement les barrières

Une de ses premières astuces a été d’utiliser un motoculteur équipé d’une roue et d’un siège, plus un attelage, pour déplacer les barrières de séparation des dindes, assez lourdes. « Désormais, c’est encore plus simple. J’ai équipé les barrières avec un support permettant de les élever avec le télescopique. »

Pour rendre le lavage des pipettes et des assiettes dans les bâtiments moins fatigant, l’éleveur a conçu, il y a 3 ans, une laveuse avec 3 rotabuses reliées au Kärcher. « Des bras pivotants permettent d’orienter les jets. » Suite à l’achat d’une mini-pelle – pour éviter de curer à la main les tours du bâtiment en jardin d’hiver –, il a eu l’idée d’installer la laveuse sur cet équipement avec un support plus léger donc plus facile à manier.

Par ailleurs, de gros abreuvoirs avec niveau d’eau constant sont installés à 15 jours de vie des dindes. Il y en a 90 par bâtiment. Ils sont équipés de ressorts, d’un récipient en plastique, d’un tuyau et d’un gros poids permettant de les stabiliser. « Les récipients sont lavés grâce à un support sur lequel je les place et sont nettoyés avec les 3 rotabuses. L’une d’elles nettoie le dessous, l’autre un côté et l’autre les fait tourner pour un lavage complet. Cela a demandé beaucoup de tests. » Les 180 abreuvoirs peuvent être lavés en 4 heures. « C’est un gain de temps considérable car sinon il faut les laver manuellement. J’ai aussi créé un support pour bien maintenir les poids quand je les lave au Kärcher, 12 par 12. »

Autre équipement autoconstruit, une nacelle de 3 m de longueur, passant entre les lignes de pipettes, sert à nettoyer le plafond autour du lanterneau et au-dessus des lampes. Elle est élevée grâce à l’attelage du télescopique. « Ma femme le conduit pendant que je nettoie en hauteur. »

Balayeuse sur le godet

L’éleveur avait également acheté une balayeuse pour bien nettoyer le sol après le curage mais il fallait toujours reprendre les andains manuellement. « J’ai donc créé un système qui permet d’atteler la balayeuse sur le godet du télescopique. Les déchets sont envoyés dans le godet. Ce nettoyage ne demande plus que 35 à 40 minutes par bâtiment. »

Pour 2 lots par an, l’éleveur utilise du miscanthus en litière, sinon il met de la farine de paille ou de la paille de colza broyée. « Le miscanthus arrive broyé. Pour l’étaler, j’ai adapté un vieil épandeur à engrais attelé au tracteur. J’ai rehaussé la cuve pour avoir une capacité de 2 m3. C’est le volume du godet du télescopique avec lequel je remplis l’épandeur, qui reste à l’intérieur. Le télescopique, lui, reste à l’extérieur. J’ai aussi acheté un broyeur de paille sur lequel j’ai adapté un réseau de paillage avec soufflerie que j’ai autoconstruit. »

Agnès Cussonneau

Plusieurs ateliers à 2 UTH

Sur les 2 bâtiments qui abritent au total 22 000 dindes, le producteur observe le cahier des charges Nature d’éleveurs, comprenant des exigences sur la lumière, le perchage, les jouets, la présence de pierres à picorer… L’atelier allaitant compte environ 30 mères blondes d’Aquitaine, en système naisseur engraisseur de taurillons. La SAU de 70 ha comprend du blé, de l’orge, de la féverole, du colza, du maïs ensilage et des prairies. Suite au départ de la salariée que Sébastien Davy avait embauchée en 2021, sa femme Delphine l’a rejoint sur l’exploitation il y a 2,5 ans. « Ce n’est pas facile de trouver de la main-d’Å“uvre en production de volaille, y compris pour le remplacement », souligne l’éleveur.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article