La pousse de l’herbe mesurée du 14 au 21 octobre est en moyenne de 29 kg MS par hectare et par jour.
Avec les températures douces de la semaine passée, on observe sur plusieurs sites des croissances supérieures à 40 kg MS/ha/j, ce qui est un niveau élevé pour la saison ! Hélas, les conditions humides ne facilitent pas la valorisation de cette herbe.
Un impact différent selon les systèmes
Avec une surface pâturée de 40 ares/VL et une pousse de 29 kg, l’offre en herbe dépasse les 11 kg MS/VL/j (0,40 ha/VL x 29 kg MS/VL/j = 11,6 kg MS/VL/j).
Il y a de l’herbe dans les prairies et il faut s’organiser pour la valoriser, d’autant plus qu’il va devenir de plus en plus difficile de récolter les excédents .
Dans les systèmes moins pâturants, avec 20 ares/VL par exemple, l’offre en herbe est proche des 6 kg MS/ha/VL. Il y a moins d’herbe à aller chercher. Les vaches pourront sortir lorsque la portance sera favorable.
Françoise Guillois et Romain Rétif
« Une année fourragère compliquée »
Parole d’éleveurs – Mélanie et Éric – 28 ares d’herbe pâturée par vache à Balazé (35)
Depuis le 10 octobre, les vaches pâturent uniquement en journée. Elles consomment environ 5 kg de MS/VL/j d’herbe fraîche. Le reste de la ration se compose de 7 kg d’ensilage de maïs, 5 kg d’ensilage d’herbe méteil et de 2 kg de mélange triticale-avoine. Le niveau de production n’a pas bougé avec 20 L/VL/j, 45 g/L de TB et 34 g/L de TP. Même si la pluviométrie régulière a été favorable à l’herbe, on peut dire que cette année aura été compliquée ! Compliquée pour sortir les vaches au printemps, pour semer le maïs, pour faire les foins et la moisson ! Les ensilages ont commencé. Début octobre, j’ai ensilé 5 ha de sorgho. Faute de conditions idéales, il n’a pas bien poussé. Comme il était humide, je l’ai mis sur un silo d’ensilage d’herbe sec destiné aux génisses. Je voulais surtout libérer les sols pour implanter une prairie de fauche à base de fétuque élevée sous couvert de méteil. Le 14 octobre, j’ai ensilé environ un 1/3 de mon maïs. Le grain était à maturité à 32-33 % MS minimum, mais avec les tiges très vertes, malgré tout, le silo coule un peu.
En bref
Projet HerbAutomne : la Chambre d’agriculture cherche des prairies de fauche ou des dérobées sur lesquelles vont être réalisées des récoltes tardives d’enrubannage pour faire des analyses de flore, valeurs alimentaires et conservation. Les secteurs sont : Pays de fougères, Lannion Trégor communauté, Pays de Questembert/Sud-Est Morbihan. Contactez votre antenne locale.
Zoom sur : Le pâturage tardif en conditions humides
Lorsque les conditions de portance sont difficiles mais que l’on doit malgré tout poursuivre le pâturage, le temps d’accès aux parcelles peut être limité à quelques heures pour le rendre plus efficace. L’idée est de créer un chargement instantané élevé mais de courte durée :• Subdiviser le paddock en plusieurs aires prévues pour un repas : éviter de laisser les animaux pâturer là où ils sont passés la veille.• Rationner les quantités de fourrages distribuées à l’auge. Les vaches ne pâtureront que si elles ont de l’appétit ! Les pesées ou le contrôle du temps d’accès à l’auge sont indispensables.• Les vaches sortent 3 à 4 heures puis rentrent en bâtiment à la fin du repas pour éviter les piétinements. Pour rappel, au pâturage une vache consomme 2 kg de MS d’herbe par heure.
