Sur la ferme ‘Les Champs du possible’, Théo Hardy et Swan Lebrun cultivent une grande variété de légumes sur 1,7 ha en plein champ et 1 600 m2 sous serres. Pour ces deux maraîchers qui se connaissent depuis l’enfance, s’installer en bio était « une évidence ». Ils témoignent d’une sensibilisation familiale à la consommation de produits bio.
1,7 ha en plein champ et 1 600 m2 de serres
Leurs légumes sont commercialisés au marché de Bruz le vendredi (40 % du chiffre d’affaires de 110 000 € l’an passé), directement à la ferme le mercredi (environ 20 %), dans les Biocoop de la région rennaise, des restaurants et chez d’autres maraîchers. Lors d’une porte ouverte organisée par Agrobio 35 le 8 octobre, ils ont expliqué à la trentaine de participants leur évolution vers une meilleure organisation et des conditions de travail moins difficiles. Des objectifs pris en compte dès l’installation.
2,6 UTH au total
La main-d’œuvre sur l’exploitation représente 2,6 UTH : les 2 associés, un salarié à temps plein sur 5 mois de mi-mai à mi-octobre, et un stagiaire Ciap (1 à 2 jours par semaine toute l’année). « Chaque associé prend 2 fois 2 semaines de congé sur le printemps/été et environ 2,5 mois entre novembre et mars. Cela fait de bonnes coupures », souligne Swan Lebrun.
Par ailleurs, « l’un de nous travaille du lundi au jeudi et fait l’astreinte du vendredi matin. L’autre travaille du lundi au jeudi, s’occupe du marché du vendredi et de l’astreinte du week-end », détaillent les maraîchers qui font 42 heures par semaine à eux deux, en moyenne sur 52 semaines. « Nous sommes polyvalents. »
Une mécanisation rapide et importante
Une mécanisation rapide et importante a été une priorité, avec principalement du matériel d’occasion. Ils disposent de 2 tracteurs Kubota de 64 et 100 chevaux et de nombreux outils dimensionnés à la taille des planches : herse rotative, rotovator, canadien, cultirateau, lames souleveuses, arracheuse à patates, brûleur, épandeur à fumier…
« L’achat d’une planteuse de mini-mottes en 2 rangs nous a notamment permis de gagner du temps en passant de 3 à 2 personnes mobilisées. Elle offre aussi du confort de travail et de la régularité. Le binage peut se faire à une personne avec un matériel positionné sur le relevage avant. Nous avons aussi une laveuse et une équeuteuse », note Théo Hardy.
« Tous les outils sont équipés d’un triangle d’attelage que nous mettons en place dès leur achat, pour faciliter la mise en place et le dételage. »
La gestion de l’enherbement fait partie des tâches les plus chronophages en maraîchage. Ici les producteurs utilisent des bâches plastique.
Sous les serres, l’arrosage se fait par aspersion ou goutte à goutte.
Afin de sécuriser leurs rotations et les productions de la ferme, les maraîchers souhaiteraient agrandir leur surface cultivée à 3 ha. Ils ont aussi l’objectif de construire un bâtiment.
Agnès Cussonneau
« Un écrin de biodiversité »
À proximité des parcelles de Théo Hardy et Swan Lebrun, se trouvent « différentes infrastructures agroécologiques : plans d’eau, étang, 600 m linéaires de haies, tas de pierre », souligne Marie Vincent, d’Agrobio 35. « Ils offrent des refuges et des ressources alimentaires à de nombreuses espèces sauvages, contribuent à une lutte naturelle contre les ravageurs des cultures, à la prévention de l’érosion, à l’infiltration des eaux de pluie… » Et d’ajouter : « Ce territoire affiche une connexion élevée entre milieux naturels. »
