Ficelle. C’est le nom d’un projet dont l’objectif est de redonner de l’allant à la polyculture-élevage en déclin sur certains territoires. Ficelle, acronyme de « Faciliter les interactions entre cultures et élevages » s’apparente en fait au fil d’ariane qu’il faudrait suivre pour trouver la solution à l’amenuisement, pour ne pas dire la décroissance de l’élevage. Le nom du programme est particulièrement bien choisi car Ficelle agrège concomitamment l’esprit contemporain de Steven Spielberg (sic) et le mythe antique du Minotaure. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : « Il faut sauver la vache Marguerite » qui devient aussi sacrée que le taureau blanc du roi Minos à présent que les effectifs bovins fondent dans les territoires. Comme c’est le cas sur la frange sud-ouest du Morbihan qui a perdu 25 % de ses vaches laitières entre 2008 et 2023. D’où l’intégration de ce territoire morbihannais dans le projet national Ficelle, avec 3 autres régions françaises qui vivent des problématiques similaires.
On ne peut encourager ce type d’initiative. On ne peut qu’appuyer la volonté d’améliorer, voire de recréer, les synergies entre cultures et élevage. L’objectif est louable pour renforcer la résilience des territoires agricoles face aux défis économiques, climatiques et d’aménagement du territoire. À condition de passer réellement du projet au concret. Ce qui, dans les faits, signifie avoir un soutien engagé des élus ; déployer un dispositif financier solide qui rémunère dignement les « services connexes » à l’activité économique agricole marchande. Mais soyons lucides. Pour que cela fonctionne, il faudrait aussi la fureur d’un Minotaure pour terrasser la bête médiatique parisienne quasi systématiquement à charge contre l’élevage. Faute de tous ces soutiens combinés, la Ficelle de ce labyrinthe intriqué rompra et Marguerite ne sera pas sauvée.