Grosse adventice, grande production de graine

En agriculture de conservation des sols, la flore adventice change. Stéphane Cordeau donne des leviers pour limiter le développement et la montée à graine des plantes annuelles.

Tracteur avec un semoir - Illustration Grosse adventice, grande production de graine
L'abandon du travail du sol avant le semis change la flore adventice. | © Fanch Paranthoën - Paysan Breton

Stéphane Cordeau, chercheur à l’Inrae, commence par donner des chiffres de la flore présente en France. Le pays compte « 7 000 espèces différentes, 1 200 espèces sont des adventices des champs cultivés. 240 sont communes et 80 % d’entre elles sont annuelles, ce qui est finalement une chance : si on arrive à les empêcher de monter à graine, c’est un bon point », introduit-il, lors du Festival du non-labour et du semis direct, organisé au lycée le Gros Chêne à Pontivy (56) par la Coordination Rurale. Pas plus de 4 espèces dans son couvert pour lutter contre les adventices En passant à une agriculture de conservation des sols, « il y a un énorme changement de cette flore. Les adventices qui vivent dans nos parcelles se sont habituées et ont co-évolué avec le fait que l’on ait gratté le sol. Un des leviers est donc de les surprendre ». En changeant ses pratiques et en limitant le travail superficiel et profond de la terre, le stock semencier se retrouve quasi exclusivement dans l’horizon de surface, et les levées auparavant automnales, hivernales, printanières ou estivales « deviennent plus floues et plus étalées, car elles ne sont plus dynamisées par un travail du sol. On se retrouve avec des croisements de flore, avec beaucoup plus de chénopodes dans des blés ou des vulpins dans les maïs ». Les annuelles durent longtemps « Plus les adventices sont grosses, plus elles produiront de graines. Toutes les pratiques qui consistent à augmenter la compétition, comme les couverts d’interculture, les plantes compagnes ou le semis sous couvert amènent à des adventices plus petites, qui font moins de graines », rappelle-t-il. En se basant sur un essai comptant 50 parcelles de blé, dont certaines n’ont pas été travaillées depuis 13 ans, la part de «…

Cet article est réservé
aux abonnés numériques

Je me connecte

Already a member? Connectez-vous ici

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article