« Je me suis installé pour alimenter la population, pas la faune »

Jeune agriculteur de Taulé, Nicolas Jourdren est un exemple parmi tant d’autres de producteurs excédés par les dégâts de la faune sauvage sur ses cultures.

Nicolas Jourdren dans une parcelle de choux - Illustration « Je me suis installé pour alimenter la population, pas la faune »
Nicolas Jourdren a dû replanter, à la main, 
les choux touchés par les choucas. | © Fanch Paranthoën - Paysan Breton

C’est avec un petit goût amer que Nicolas Jourdren a fêté sa 1re année d’activité. Il s’est installé en octobre 2023 sur Taulé. À la tête d’une exploitation où il cultive des échalotes, des courgettes, des choux fleurs, du maïs, du blé meunier et des légumes de transformation (haricot, pois et épinard), le Finistérien fait observer que « nous sommes là pour alimenter la population, pas la faune sauvage ». La raison de cette colère: les attaques d’animaux sur ses cultures, comme les choux-fleurs où il estime les pertes cette année à « 10 000 €. Après la plantation d’été, ils ont été saccagés par les choucas en 1 mois. Sur les 96 000 choux plantés, 7 000 ont été mangés. Tous les jours et à raison de 3 h, j’ai replanté, à la main, mes champs ». Les systèmes d’effarouchement ne fonctionnent plus, les volatiles s’étant habitués au canon à gaz. 10 000 € de pertes sur chou-fleur 600 000 choucas sur le département « J’estime que la population des choucas est d’environ 600 000 individus », chiffre Didier Goubil, élu à la Chambre d’agriculture du Finistère, en se basant sur un comptage de 2010 et à l’aide d’une projection statistique. « Leur biologie est particulière, car le choucas est fidèle : s’il est veuf (ou veuve), il ne se reproduit plus ». Et le responsable de calculer l’expansion de l’espèce déclarée protégée : « Si 3 jeunes survivent chaque année par couple, ce sont 300 000 animaux en plus tous les ans, quand on peut en prélever 16 000… Nous ne sommes pas en mesure, avec les autorisations actuelles, de faire baisser les populations. Le meilleur moyen reste le piégeage en période hivernale. Il faut revenir au niveau de population d’avant 2010 », souligne-t-il. Choucas au printemps, sangliers…

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