« Lactalis nous enfume », a scandé la soixantaine de membres de la Confédération paysanne qui ont manifesté avec des fumigènes au cœur de l’usine Lactalis de Retiers (35). « C’est la plus grosse usine de lactose en Europe, ce site industriel est symbolique de l’hégémonie de Lactalis. » « Une annonce unilatérale » Le 25 septembre, l’industriel a annoncé sa volonté de baisser de 450 millions de litres, soit de près de 9 %, sa collecte en France à partir de la fin de l’année. Des producteurs dans l’est de la France et les Pays de la Loire, des zones plus difficiles à collecter pour l’industriel, sont concernés. Mais Lactalis prévoit aussi de se séparer de 26 producteurs bio en Bretagne du fait d’un arrêt d’accord de collecte avec d’autres laiteries. 26 laitiers bio concernés en Bretagne « Cela fait 20 ans que notre ferme familiale est en bio. Lactalis nous a dit oralement que nous avions 2 ans pour trouver un autre collecteur en bio ou vendre notre lait en conventionnel », expliquent des éleveurs du Morbihan, démoralisés. Les deux fils se sont installés sur l’exploitation (qui produit 450 000 L) il y a quelques années. « On nous a encouragés pendant des années à produire. On se sent trahis. » « Des contrats qui ne valent rien » Face aux ruptures de contrat annoncées en France, « les éleveurs les plus isolés risquent de ne pas trouver une autre laiterie dans les délais », précise un intervenant. « Lorsque des éleveurs ont fait le choix d’investir, de développer leur système pour répondre aux besoins de Lactalis et qu’on leur dit le lendemain que leurs contrats ne valent rien », c’est du « mépris ». « Lactalis considère ses paysans comme du minerai et décide de fermer la…

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