L’arrêt de l’élimination des poussins mâles déjà en danger

La CFA s’inquiète de la position des 2 fédérations de la distribution qui ne souhaitent pas renouveler l’accord qui couvre les coûts liés à l’ovosexage.

Machine permettant l’ovosexage installée dans un couvoir. - Illustration L’arrêt de l’élimination des poussins mâles déjà en danger
Machine permettant l’ovosexage installée dans un couvoir.

« Les éleveurs de poules pondeuses, déjà confrontés à de fortes hausses de charges, sont face à un mur », lance Jean-Michel Schaeffer, président de la CFA (Confédération française de l’aviculture). La fin de l’euthanasie systématique des poussins mâles, voulue par les consommateurs et les ONG défenseurs du bien-être animal, a été imposée aux éleveurs de poules pondeuses français et allemands depuis le 1er janvier 2023, rappelle dans un communiqué le syndicat. Elle s’est traduite par la mise en place du sexage des poussins dans l’œuf. Cette technique innovante entraîne un surcoût annuel de 40 M€ pour la filière. Afin de la financer, sans mettre en péril les producteurs face à cette sur-réglementation franco-allemande, les acteurs de la filière œuf française ont su faire preuve de solidarité. En effet, la filière avait trouvé un accord de financement permettant de faire face à ce surcoût lié à l’ovosexage qui était pris en charge par la grande distribution qui pouvait le répercuter sur le consommateur. Cet accord initial prend fin le 30 novembre prochain.

Ce n’est pas aux éleveurs de payer

Lors du dernier conseil d’administration de l’interprofession, le 11 septembre dernier, les éleveurs ont découvert la position des représentants des deux fédérations de la distribution qui ont annoncé un non catégorique à un nouvel accord remettant ainsi en cause le financement de l’élimination des poussins mâles. « Ce n’est pas aux éleveurs de payer ce surcoût », déclare Jean-Michel Schaeffer. Dans le même temps, certaines enseignes indépendantes ont fait part de leur volonté de poursuivre leur engagement aux côtés des producteurs en finançant le surcoût lié à l’ovosexage.« La position des éleveurs français est claire : les fédérations de la grande distribution doivent reconduire cet accord. Leur refus ne répond pas à la demande sociétale des consommateurs. Traduit-il aussi leur volonté de revenir au broyage des poussins mâles », s’interroge le syndicat professionnel agricole.


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