« Nous voulons réaffirmer notre volonté de conserver notre Bretagne agricole de polyculture – élevage », ont démarré, jeudi 17 octobre, Didier Lucas et Edwige Kerboriou, respectivement président et vice-présidente de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor, pour l’une des toutes dernières prises de parole de leur mandat. « Si l’on excepte le bio et l’aviculture, la situation économique des grandes filières est plutôt favorable actuellement et les installations sont en hausse », a souligné le producteur de porc de Saint-Alban. Pour autant, il s’inquiète de la fragilité générale : « D’abord, on note une hausse de 30 % des signalements d’agriculteurs en difficulté dont des jeunes, notamment en lait et en maraîchage. Il y a surtout la décapitalisation dans toutes les productions, voyez à quel rythme baisse le nombre de vaches laitières et de truies. » Si l’élevage quitte nos territoires, il ne reviendra pas Désengagement en lait comme en volaille ? Pour Edwige Kerboriou, l’affaire Lactalis envoie un très mauvais signal : « Quand le plus gros collecteur privé en France se désengage en laissant des producteurs sur le bord de la route pour aller développer des volumes ailleurs pour les marchés mondiaux, cela rappelle ce que la volaille a vécu… Ce n’est peut-être qu’une étape. Les entreprises vont chercher des produits moins chers ailleurs. Mais attention, si l’élevage quitte nos territoires, il ne reviendra pas ! » Alors qu’il est déjà l’heure de plancher sur la prochaine programmation de la Pac, la productrice de lait tient à rappeler au passage que « la dernière réforme s’est faite en défaveur des élevages de plaine qui font tourner l’économie et qui nourrissent. » Redonner de la compétitivité « Les discours sur la souveraineté alimentaire lors de la pandémie sont loin. L’agriculture ne semble plus une priorité et risque d’être…
L’élevage nourrit et fait tourner l’économie
Désengagement de Lactalis, nouvelle ministre de l’Agriculture, plan d’austérité gouvernemental… Didier Lucas et Edwige Kerboriou, élus à la Chambre d’agriculture, ont pris la parole dans un contexte de flou inquiétant.