L’herbe fraîche fait venir au robot

Pour concilier robot et pâturage, le Gaec Bois de la Cabane, à Bréhand (22), mise sur l’appétence de l’herbe fraîche.

éleveurs dans une prairie - Illustration L’herbe fraîche fait venir au robot
Maud et Denis Defin produisent du lait 
en système pâturant et en traite robotisée. | © Alexis Jamet - Paysan Breton

En 2012, Maud et Denis Defin décident d’investir dans un robot pour traire leurs 45 vaches et gagner en souplesse de travail. « À l’époque, nous avions 2 enfants en bas âge et nous voulions avoir plus de temps pour eux », se souviennent les éleveurs. Ils jettent alors leur dévolu sur un Lely A3 d’occasion. L’investissement est de 80 000 euros. Avant cet achat, l’exploitation était en agriculture conventionnelle, mais en système très extensif. « Avec le robot, nous sommes montés à 9 000 litres de lait par vache », raconte le couple. « Cela ne nous convenait pas. Il y avait beaucoup de charges. » En 2019, les agriculteurs se convertissent alors en bio et mettent en place un système pour concilier traite robotisée et pâturage. Aujourd’hui, la moyenne d’étable est d’environ 6 500 litres. Le cheptel de 45 animaux permet d’éviter la saturation de la stalle.

Elles doivent pouvoir voir l’herbe

Motiver avec de l’herbe

Dans la stabulation, le robot est placé proche de la sortie. Une porte de tri permet de faire sortir les vaches traites et de garder les autres dans le bâtiment. « Dans un système comme le nôtre, la principale motivation des vaches pour aller au robot est l’herbe fraîche. » De mars à juin, le troupeau est d’ailleurs en 100 % pâturage. Les éleveurs divisent les 17 ha accessibles en paddocks de 1 à 2 ha avec fil avant. « Quand elles changent de paddock, elles sont obligées de repasser par le robot », indiquent les associés. « Elles doivent pouvoir voir l’herbe dans la pâture pendant qu’elles se font traire. » Afin de favoriser le déplacement des animaux et d’assurer l’accessibilité des parcelles, des chemins ont été aménagés et chaque paddock dispose d’un point d’eau. En été, le nombre de traites quotidiennes est de 2. En hiver, les vaches passent au robot environ 3 fois par jour. Leur ration est alors complétée à l’auge avec de l’ensilage d’herbe.

Autoproduire ses concentrés

Pour des raisons économiques et éthiques, Maud et Denis Dufin ont arrêté d’acheter des concentrés distribués au robot. Ceux-ci ont été remplacés par de la féverole autoproduite.

« C’est un peu plus compliqué en hiver de les motiver à aller au robot », tempèrent les éleveurs. « Elles font un peu la tête au début mais finissent par s’y habituer. » Quotidiennement, environ 300 g de féverole sont distribués.

Alexis Jamet

Attention à l’obsolescence

« Selon moi, le seul point négatif d’avoir un robot, c’est la dépendance aux contrats de maintenance et à l’obsolescence programmée », déclare Denis Defin. « Si demain, les pièces de notre machine ne sont plus produites, nous serons bloqués. » Le coût annuel de la maintenance est de 4 500 euros (consommables compris).


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