Main-d’œuvre

logo Edito de la semaine Paysan Breton - Illustration Main-d’œuvre
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L’agriculture a mal à sa main-d’œuvre. Ce diagnostic est commun à tous les pays de la planète : la pénurie de bras est universelle ; les emplois sont majoritairement sous-qualifiés, fréquemment mal payés, parfois à la limite de l’esclavage moderne. Dieu merci, ce dernier aspect ne vaut pas pour l’Union européenne dont le social est une valeur fondatrice portée sur les fonts baptismaux dès 1957 avec le Traité de Rome. Mais l’Europe ne fait pas le monde, et la main-d’œuvre constituant une forte variable d’ajustement du coût de production dans de nombreux pays, il y a là un avantage compétitif contre lequel il est difficile de lutter.

Cette pratique revient à baisser artificiellement le coût de la main-d’œuvre

Dans un marché mondialisé et ouvert, cette réalité socioéconomique impacte directement la capacité des exploitations agricoles européennes – et donc bretonnes – à bien rémunérer leur propre main-d’œuvre. Le problème n’est pas nouveau en soi. En France, le recours à la main-d’œuvre retraitée et familiale gratuite concourt depuis longtemps à occulter le réel coût du travail en agriculture. Cet aspect a bien été identifié par les instituts de recherche. La disponibilité des retraités tendant à se raréfier, l’alternative de plus en plus fréquente en élevage est de prendre des apprentis. Il est à cet égard surprenant que de plus en plus d’agriculteurs intègrent leur(s) apprenti(s) dans l’effectif permanent quand ils présentent leur exploitation. Or cette pratique revient à baisser artificiellement le coût de la main-d’œuvre par unité produite et donc, dans les faits, à se mentir sur le vrai coût de production affiché par son exploitation. Sans compter que cette solution n’est pas pérenne comme le laissent entrevoir de probables réformes gouverne-mentales en lien avec le redressement du budget de l’État.


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