On avait presque oublié. Situation classique dans les années 70/80 quand les maïs étaient ensilés beaucoup plus verts, des jus s’écoulaient régulièrement des silos. En 2024, avec des cultures qui ont du mal à atteindre le taux de MS optimal et des récoltes effectuées sous la pluie, de nombreux silos « pleurent ». Pour autant, plus question d’attendre pour ensiler car chaque point de MS supplémentaire est engrangé de haute lutte à l’approche du mois de novembre.Perte de nutrimentsLa Chambre d’agriculture rappelle qu’un taux d’humidité trop élevé pénalise la baisse du pH du maïs, un pH inférieur à 4,4 étant nécessaire pour une bonne conservation. Le risque de développement de butyrique est important dans les ensilages de maïs si les conditions de récolte sont trop humides. On observe aussi une diminution de la consommation de fourrage car un ensilage de maïs < 32 % MS est plus encombrant. Enfin, un ensilage mal fermenté peut perdre des nutriments essentiels, notamment les glucides et les protéines. L’écoulement de jus entraîne une perte de sucres solubles, de minéraux et de protéines solubles. Des acides organiques comme l’acide lactique, qui sont produits lors de la fermentation, peuvent également s’écouler. Or, ces acides jouent un rôle clé dans la stabilisation de l’ensilage en empêchant le développement de bactéries indésirables.« En conclusion, La récolte du maïs ensilage à une humidité trop élevée peut avoir des conséquences significatives sur la production laitière », commente dans une note Benoît Possémé, chargé d’études et de conseil fourrages à la Chambre d’agriculture. Et d’ajouter : « Cette année encore plus que les autres, réaliser une analyse du fourrage sera indispensable (valeurs alimentaires et mycotoxines) afin d’ajuster les rations proposées aux animaux »….
Maïs récolté trop humide : Quand les silos pleurent…