Ne pas perdre de temps sur la route

Dans un chantier d’épandage de lisier, les ¾ du temps sont passés dans les phases de transport. Le fait de dissocier le chantier fait gagner du temps et permet d’utiliser du matériel déjà existant.

Tracteur avec une tonne à lisier dans un champ - Illustration Ne pas perdre de temps sur la route
Rampe à pendillards de 18 m de large de la Cuma de Landelles (50).

Frédéric Lavalou, animateur agroéquipement à la fédération des Cuma Normandie Ouest, prend pour exemple l’organisation des chantiers d’épandage de la Cuma de Landelles (50), lors d’une intervention au dernier Space. Dans cette coopérative de matériel manchoise, les adhérents ont accès à tous types de matériels d’épandage à un même coût, de 1,10 €/m3, tarif auquel il faut ajouter la traction et la main-d’œuvre.

Cinq tonnes à lisier épandent pour les 35 adhérents 83 000 m3 d’effluent par an. Ces tonnes ont des capacités allant de 14 500 à 26 500 L. 40 % des chantiers sont réalisés avec des pendillards ou des enfouisseurs à dents.

-40% de temps de transport en dissociant le chantier

20 000 L contre 26 500 L

L’animateur compare 2 types de chantier. Le 1er, utilisant une tonne de 20 000 L et des pendillards d’une largeur de 18 m, effectue 400 voyages par printemps pour une distance parcourue de 3 300 km ; 195 ha sont travaillés, le temps passé est de 233 heures pour un volume transporté de 7 235 m3. « Le débit est fort, mais le temps se perd sur la route ». Les ¾ du temps, l’outil le passe en transport (175 heures) pour 58 heures dans le champ.

À titre de comparaison et quand la Cuma emploie du matériel de plus grande capacité (26 500 L) équipé d’enfouisseurs à dent de 7 m de large, le temps passé dans la parcelle est plus important, chiffré à près des 2/3. « Le coût de l’utilisation de type d’ensemble est identique à la tonne précédente, mais 2 travaux sont réalisés : épandage et enfouissement ».

Garder du bon sens agronomique

Cette Cuma prise en exemple réfléchit à dissocier les chantiers, en utilisant des tonnes pour le transport qui approvisionnent des caissons et du matériel d’épandage qui reste au champ. Sur une simulation étudiée par la fédération des Cuma Normandie Ouest, le temps de transport avec ce type d’organisation « chute de 40 % à 137 heures contre 225 heures pour le chantier de référence ». Cette diminution est calculée pour un volume de 9 000 m3 sur une parcelle située à 5 km. Le coût de l’opération est plus élevé en chantier dissocié de 20 %. « Mais c’est peu, car il s’agit d’équipements déjà amortis. Les tonnes de transport peuvent très bien être des outils de 18 m3, modifiées pour la route ». Parmi ces modifications, des ajouts de cône pour le pompage, ou encore le passage par une monte de pneus type routier, « moins sujets à usure et plus économes en carburant », conclut l’animateur. Une façon de donner en quelque sorte une seconde vie à des outils.

Fanch Paranthoën

Se préparer à la fin des buses palette

« Il n’y a pour l’instant pas de texte officiel qui interdit l’utilisation des buses palette, mais il faut s’y préparer même si aucune date n’est encore avancée », fait observer Hervé Masserot, animateur machinisme à la fédération départementale des Cuma de la Mayenne. En 2030, la France devra respecter les exigences européennes dans le cadre du Prépa, plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques, en diminuant de 13 % les émissions d’ammoniac par rapport à 2005.


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