Dossier technique

« Un élevage durable est aussi un élevage où la main-d’œuvre dure »

Pour attirer des candidats à la reprise comme pour recruter des salariés, la question du confort de travail au quotidien est centrale. Marion Ruch, chargée d’études en productions avicoles à la Chambre d’agriculture de Bretagne, nous en parle.

Une femme tenant un cahier dans la main. - Illustration « Un élevage durable est aussi  un élevage où la main-d’œuvre dure »
Marion Ruch, chargée d'études en aviculture à la Chambre d'agriculture de Bretagne. | © Toma Dagorn - journal Paysan Breton

Pourquoi l’aspect travail doit rentrer dans la réflexion dès qu’il y a une évolution sur l’exploitation ?Demande sociétale, changement climatique… Les enjeux actuels imposent un contexte de transitions. À l’heure de s’adapter, les éleveurs et les équipementiers pensent aux aspects techniques, zootechniques et financiers, mais oublient bien souvent la question des conditions de travail. Par exemple, en ponte, avec l’arrêt programmé des cages, des bâtiments ont été rééquipés en volières. Pour rentabiliser l’investissement, des producteurs ont cherché à optimiser le nombre de poules en installant des structures très hautes, difficiles à gérer et pas du tout agréables à travailler ni pour eux, ni pour leurs salariés. À l’arrivée, certains ont perdu leur équipe. Une forme de double peine…Quel lien entre conditions de travail et attractivité des métiers ?Les jeunes n’ont plus envie de sacrifier leur vie au travail. Pour les attirer, il est impératif d’offrir de bonnes conditions de travail. Les filières d’élevage dans leur ensemble doivent vraiment y réfléchir pour répondre à leurs attentes. Le travail est en cours. Cette problématique concerne bien sûr la main-d’œuvre salariée mais également les candidats à la reprise d’ateliers.Des groupements (par exemple en repro) sont en recherche de nouveaux éleveurs et se heurtent à ces questions : travailler sept jours sur sept dans un bâtiment sans fenêtre n’apparaît pas très séduisant à la nouvelle génération. Aujourd’hui, ils n’ont pas de solution. Peut-être développer demain la remplaçabilité en créant des groupements d’employeurs de personnes formées et compétentes pour offrir au moins un jour off par semaine ? D’un point de vue sanitaire et technique, ce n’est pas si simple.Si le lavage – désinfection, l’une des tâches les plus pénibles en volaille, est souvent délégué, la gestion de la litière a pesé davantage au quotidien au fil des ans…Effectivement, sur les 20 dernières années, le…

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