Un Portionscore pour compléter le Nutriscore

Des industriels de l’agroalimentaire et des chercheurs ont débattu du lien entre alimentation et santé le 12 septembre à Elven, à l’invitation de Nicole Le Peih, députée de la 3e circonscription.

Personnes à une tribune - Illustration Un Portionscore pour compléter le Nutriscore
Éric Philippe (Valorial), Éric Herbert (Ateliers du goût), Ritchie Huxley (Le verger perdu), Florence Dupraz (Open Agri Food), Philippe Le Grand, chercheur et Nicole Le Peih, députée, lors d’un débat sur l’alimentation à Elven.

Après avoir parlé d’emplois, de souveraineté alimentaire ou encore de ressource en eau, lors d’éditions précédentes, la députée morbihannaise proposait une soirée sur le thème « Pour une santé équilibrée, une alimentation éclairée ». « L’homme est un omnivore », rappelait, en préambule, le professeur Philippe Le Grand, directeur du laboratoire Biochimie Nutrition Humaine à l’Agrocampus-Inserm de Rennes. « Il faut manger un peu de tout. Le problème, dans les pays développés, c’est surtout la taille de l’assiette ». Il dénonce les limites du Nutriscore : « Il faut éduquer les gens à la portion. Un Portion score devrait compléter le Nutriscore pour qu’il y ait une certaine cohérence ». Comment lui donner tort : une plaquette de beurre ou une bouteille d’huile ne mérite pas un signalement en rouge. Ces produits peuvent être bons pour la santé, consommés en quantités raisonnables. Il dénonce les avis péremptoires : « Il ne faut pas donner de recommandations sur l’alimentation sans savoir à qui on s’adresse ». Jeunes, vieux, femmes enceintes…, tous n’ont pas les mêmes besoins. Il recommande la diversité les apports en protéines, « sans produits animaux, des carences peuvent rapidement apparaître en vitamine B12, en fer, en zinc… » et indique que la proportion de végétaliens et de végétariens reste stable depuis quelques années (2,5 %), « près de 98 % des gens sont omnivores, et consomment plus ou moins de viandes ».

Pas de recommandations sans savoir à qui on s’adresse

Éduquer les consommateurs

Florence Dupraz, directrice d’Open Agri Food, association qui ambitionne de réunir les acteurs économiques de la filière alimentaire et les citoyens, insiste sur l’éducation des consommateurs. « L’éducation à l’alimentation fédère tout le monde. Comment on produit ? Comment on cuisine ? ». Il faut, selon elle, apprendre aux plus jeunes à se reconnecter au vivant. « Ils ont perdu la notion du pas de temps agricole, la saisonnalité ». Elle milite pour proposer des cours de plantation à l’école, des leçons de cuisine avec des chefs de la restauration collective, une fois par mois. « Cette éducation est aussi un moyen d’abaisser les prix : une galette des rois faite maison revient beaucoup moins cher qu’achetée dans le commerce ». Sur ce thème du lien entre santé et alimentation, la Bretagne serait, selon elle, en avance : « C’est un territoire d’excellence sur l’agriculture et l’agro-alimentaire ».

Bernard Laurent

Des produits ultra-transformés, pas si mauvais

L’entreprise Les ateliers du goût, à Noyal-Pontivy, élabore, entre autres, des repas et des plats portions pour le secteur médico-social. « Nos plats transformés sont à base de matières premières saines », indique Éric Herbert, directeur du site morbihannais. «Elles sont mixées mécaniquement et élaborées en respectant le goût et la santé des anciens, sans additifs. Nous nous approvisionnons en Bretagne (60 % en poulet ; 100 % en dinde ; 50 % en porc) ou en Union européenne» . Pourquoi pas plus ? «Le prix final des produits est un combat permanent entre le coût de l’approvisionnement et la performance industrielle ».


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