Une volonté d’autodétermination assumée

Le syndicat de la propriété rurale est très attaché au droit de propriété. En cette période de grande transformation agricole, les propriétaires ruraux plébiscitent la « gestion durable locale » du foncier.

La tribune lors de l'assemblée des propriétaires ruraux dans le Finistère - Illustration Une volonté d’autodétermination assumée
L’assemblée générale du syndicat s’est tenue à Quimper le 27 septembre sous la présidence 
de Hélène Beau de Kerguen. (À ses côtés : Jean-Hervé Caugant, président de la Chambre d’agriculture ; 
Maël de Calan, président du département ; Bruno Keler, président de la FNPPR).

Le foncier est par essence le premier capital naturel de l’agriculture. Sans terre pas de nourriture. Mais le foncier est aussi un capital financier. Et qui se révèle être d’un montant impressionnant, ramené à l’échelon national, comme l’a souligné Bruno Keller, président de la Fédération nationale des propriétaires ruraux, lors de l’assemblée du syndicat départemental à Quimper. « La propriété rurale représente 28 millions d’hectares pour une valeur de 168 milliards d’euros », a-t-il chiffré, « en insistant sur le fait 10 millions d’hectares vont changer de main dans les 10 ans à venir, dont 50 % dans les trois ans. »

168 la valeur de la terre française en milliards d’euros

Une ressource d’avenir

Pour les propriétaires ruraux, l’enjeu sera de bien négocier ce virage de la transmission/installation. La solution serait-elle de vendre aux jeunes qui s’installent ? « Un suicide financier » , pour Bruno Keller qui craint par aileurs que cette période qui s’annonce soit la porte ouverte à de nouvelles friches ou, guère plus enviable pour le syndicat de la propriété rurale, à l’arrivée d’investisseurs extérieurs appâtés par la défiscalisation et la valeur refuge de la terre.

« Changer de gouvernance du foncier serait sans doute de nature à générer des risques », appuie la présidente du syndicat finistérien, Hélène Beau de Kerguen. Et d’insister : « Le foncier rural breton est une ressource d’avenir. Plus que jamais, prenons notre destin en main. » Autrement dit, pas question de laisser les fonds d’investissement s’accaparer la terre. « Au mieux, le GFA fait partie de la boîte à outils, mais elle n’est pas LA solution, » complète le président national qui milite « pour redonner envie d’investir dans le foncier en lui donnant de l’attrait. » Avec cette question sous-jacente : cet objectif est-il compatible avec le statut du fermage ? Jean-Hervé Caugant, président de la Chambre d’agriculture du Finistère, y répond avec prudence : « Sans doute le statut du fermage mérite-t-il quelques évolutions. »

Sanctuarisation écologique

Depuis quelques années, les propriétaires ont maille à partir avec la réglementation environnementale. Sanctuarisation des surfaces agricoles, préemptions pour divers motifs socio-écologiques, qui déstabilisent économiquement les exploitations agricoles, etc., ont le don d’excéder les propriétaires. D’autant que ces décisions imposées d’en haut s’exonèrent souvent d’une comparaison coût/bénéfice. « En effet, quand on capte l’eau à 7 m de profondeur ou 140 m, les mesures de protection prises en surface ne doivent pas être les mêmes », cite en exemple un propriétaire. Didier Le Du

Un bien… bien taxé

Invitée à prendre à la parole, Véronique Le Floc’h, présidente de la CR, a plaidé pour l’exonération totale de la TFNB (taxe sur le foncier non bâti) qui dans le département est passé de 20 à 50 €/ha en une dizaine d’années. « Si vous ajoutez la CSG, vous arrivez à une taxation du foncier de 60 % quand la Flat Tax sur les capitaux mobiliers n’est que de 30 % . »


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