« Attention aux délais de livraison des vaccins »

Deux vétérinaires sont intervenus pour rappeler les conséquences de la FCO et de la MHE avec un message clair : il est toujours opportun de vacciner, même avec l’approche de l’hiver.

Vache atteinte de MHE - Illustration « Attention aux délais de livraison des vaccins »
Vache atteinte de MHE

« Les symptômes sont communs, à savoir que cela peut commencer par de la fièvre ou une baisse de l’appétit, et se poursuivre par des lésions dans la bouche, des pattes, des symptômes respiratoires… Tout cela peut avoir des conséquences très lourdes en termes de mortalité », introduit Grégoire Kuntz, vétérinaire pour le GDS Bretagne. Le spécialiste intervenait à Châteaulin (29) lors d’une présentation coorganisée par la Chambre d’agriculture et le GDS de Bretagne au sujet des pathologies que sont la fièvre catarrhale ovine et la maladie hémorragique épizootique, devant un public d’éleveurs venus en masse. Ces symptômes observés sur des animaux piqués par des culicoïdes interviennent « plutôt en période chaude, le plus souvent en pâture ». La FCO 3 progresse vers l’Ouest et est aux portes de la Bretagne, dont la partie Est se retrouve en zone régulée parce qu’à moins de 150 km d’un foyer. « Pour la MHE, le front remonte du Sud, on a vu un cas l’année dernière à Belle-Île alors qu’il n’y a pas eu d’introduction de bovins ».

Vaccinez votre troupeau, dès maintenant

Ne pas compter sur la période d’inactivité

Aux moments les plus froids de l’année, les culicoïdes ont une activité restreinte. Mais avec des hivers doux, « ils ressortent. La période d’inactivité peut ne durer que 15 jours ou un mois, il ne faut pas compter dessus pour prévenir l’apparition de ces maladies ». Alors, la lutte contre les moucherons est-elle efficace en prévention ? « Les insecticides appliqués sur les animaux sont pour la plupart efficaces que quelques jours, ont un coût et demandent un temps d’attente sur l’animal qui doit aller à l’abattoir. Traiter l’environnement des bâtiments ne sert à rien, et pire tue la biodiversité ». Les traitements insecticides sont à privilégier « pour le transport, cela joue sur la transmission, l’intérêt est beaucoup plus important ».

Quel vaccin administrer ?

Marylise Le Guénic, vétérinaire à la Chambre d’agriculture, rappelle les chiffres rencontrés aux Pays-Bas, « avec 37 000 ovins morts avec la FCO de sérotype 3 entre septembre et octobre 2023, soit 8 à 10 % du cheptel ». Entre la MHE qui remonte du sud et la FCO qui provient du nord, « la Bretagne est prise en étau », notent les vétérinaires, qui s’attendaient plutôt à une émergence au printemps dernier de la MHE – qui elle, n’affecte que les bovins – plutôt que cet automne. C’est pourquoi ils préconisent « de vacciner, dès maintenant. Attention aux délais de livraison des vaccins, et des délais de 21 jours entre les 2 injections, puis de 21 jours encore pour avoir l’immunisation », comme c’est le cas avec certaines spécialités. Quand la contention est possible, Grégoire Kuntz préfère « vacciner au niveau du cou, on évite les coups de patte ». Vacciner en salle de traite est une mauvaise option, « cela laisse un mauvais souvenir à la vache ». Un éleveur dans la salle demande si les 2 vaccins (FCO et MHE) peuvent être réalisés en même temps. « Les laboratoires le contre-indiquent. Dans tous les cas, parlez-en avec votre vétérinaire ». Enfin, au sujet des femelles en gestation, « il y a des effets secondaires dans moins de 1 cas sur 10 000. Cela arrive plutôt après la deuxième injection. En surveillant, on peut gérer ».

Fanch Paranthoën

Que faire en cas de symptômes ?

Quand un animal présente des symptômes, l’éleveur doit « faire appel à son vétérinaire pour une visite sanitaire. Les suspicions peuvent déclencher des tests PCR. Dans ce cas, le coût de la visite, des prélèvements et analyses est pris en charge par la DDPP, à raison de 3 animaux maximum par suspicion », détaille Marylise Le Guénic. Le ministère de l’Agriculture publie tous les vendredis une carte présentant les foyers de FCO 3 ainsi qu’une carte sur la MHE. On entend par foyer « les cas où le virus est présent et que des animaux sont malades ». Ces cartes sont à retrouver sur les sites : www.agriculture.gouv.fr/la-situation-de-la-fievre-catarrhale-ovine-fco-en-france, et à www.agriculture.gouv.fr/mhe-la-maladie-hemorragique-epizootique


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