Les débats actuels sur l’accord du Mercosur se focalisent sur les volumes d’importation de viande de bœuf. Nettement moins sur l’aspect sanitaire et environnemental des élevages achalandant ce marché international. Ainsi en va-t-il de l’usage des hormones de croissance sur les femelles au Brésil. Selon un audit de la Commission européenne publié en octobre 2024, ce pays ne peut garantir que la viande exportée vers l’Europe est exempte d’œstradiol 17β, Or, ces hormones sont scientifiquement reconnues nocives ; une toxicité chronique étant liée à des risques de cancer. Autre pratique aussi délétère : l’emploi en routine d’antibiotiques comme facteur de croissance qui favorise le développement de l’antibiorésistance. Des projections chiffrent à plus de 10 millions de morts en 2050 imputables aux bactéries qui seront résistantes aux antibiotiques.
De plus, l’alimentation des bovins élevés en feed-lots de plusieurs centaines à plusieurs milliers de bovins est susceptible de porter atteinte à l’environnement en favorisant la déforestation nécessaire à l’emblavement de cultures de maïs et soja transgéniques désherbées au glyphosate. Des méthodes controversées en Europe. De plus, ce recul de la forêt pour l’agriculture entraîne des déplacements de populations animales, comme la chauve-souris, vecteurs de zoonoses. Enfin, pour engraisser leurs animaux, les éleveurs incorporent des protéines animales dans les rations des bovins, une pratique interdite en Europe depuis la crise de la vache folle.
Une dernière pour vous mettre en appétit ? Les douanes concèdent que la recherche de substances interdites dans la viande échappe au filtre des contrôles. D’autant plus que la plupart des pays du Mercosur pratiquent l’identification des animaux par lot au détriment de l’identification individuelle, seule solution capable d’offrir un socle solide à la traçabilité.