BVD, que change le nouvel arrêté pour les éleveurs bretons ?

La connaissance du statut non-IPI d’un animal était fortement conseillée pour toute transaction de bovin. Désormais, elle est obligatoire en Bretagne.

Un troupeau de vaches allaitantes. - Illustration BVD, que change le nouvel arrêté pour les éleveurs bretons ?
En atelier allaitant, une analyse PCR devra être réalisée pour la vente de tout animal. | © Toma Dagorn - journal Paysan Breton

L’arrêté mouvement en vigueur depuis le 1er octobre stipule que seul un bovin « garanti non-IPI » peut désormais changer de main en Bretagne. « Il y a de moins en moins de cheptels infectés par la BVD. Ainsi, aujourd’hui, 98 % des troupeaux de bovins ont une situation favorable », précise Thierry Le Druillennec, président du GDS Bretagne. En 2023, seuls 262 bovins provenant de 67 élevages ont été testés positifs à la BVD en Bretagne. Sur 2024, à début novembre, c’est moins de 200 bovins. « Mais comme il était possible d’acheter des animaux dont le statut BVD n’était pas connu, il était possible d’acheter la maladie. »

Sur le terrain, davantage de prises de sang à réaliser

En atelier laitier, la surveillance de la BVD est réalisée automatiquement par analyse du lait de tank tous les trois mois. Ainsi la majorité des troupeaux bretons présentent un statut favorable qui garantit tous leurs animaux non-IPI (y compris les veaux à naître dans le cas de résultats successifs très favorables). Dans ce cas, l’éleveur n’a rien à mettre en œuvre pour répondre au nouvel arrêté quand il veut vendre un veau de 14 jours, une génisse amouillante ou une vache en lait. Notons que dans un élevage engagé en plan d’assainissement, tous les animaux sont garantis non-IPI grâce à des boucles TST posées (analyse de cartilage) sur les animaux à la naissance et des prises de sang sur le reste du cheptel.

Toute transaction oblige la connaissance du statut

Par contre, avant l’arrêté mouvement, un éleveur laitier, allaitant ou mixte pouvait librement prendre le risque d’acheter un bovin (veau, génisse, vache, taureau, broutard à engraisser…) sans statut BVD connu venant de chez son voisin, du Mol ou de tout autre élevage y compris d’une autre région française ou européenne. « Désormais, ce n’est plus possible. La transaction oblige. Ainsi, si l’animal n’est pas garanti non-IPI, lors du contrôle documentaire, la réédition de l’ASDA (carte verte) au numéro d’élevage du nouveau propriétaire sera bloquée » tant qu’une analyse PCR n’aura pas certifié le statut indemne.

« Par sécurité sanitaire, nous conseillons fortement que l’analyse soit effectuée chez le vendeur et le GDS prend alors en charge 100 % des frais d’analyse pour les adhérents », reprend Thierry Le Druillennec (NDLR : les prises de sang restent à charge de l’éleveur). « Mais si le vendeur n’a pas fait son boulot, nous aidons à hauteur de 50 % l’acheteur pour se mettre en conformité. »

Plus contraignant en bovins viande

Pour les troupeaux qui ne livrent pas de lait, la surveillance de la BVD est réalisée une fois par an lors de la prophylaxie concernant les maladies réglementées (IBR, brucellose, tuberculose…). « Pour la BVD, la recherche d’anticorps est réalisée sur les bovins âgés de 24 à 48 mois nés sur l’élevage. Si tous apparaissent négatifs, le virus ne circule pas et le statut de l’élevage est favorable. » Pour autant, cette recherche sérologique ne permet pas d’attribuer une appellation garantie non-IPI à tous les animaux du cheptel. Une analyse PCR (prise en charge) devra forcément être réalisée au moment d’une vente. Excepté pour un animal portant une boucle TST ou ayant historiquement fait l’objet d’une recherche individuelle (sang, cartilage).

Pour les ateliers allaitants, Thierry Le Druillennec estime ainsi qu’il faut désormais vulgariser les boutons TST. « Il est posé en même temps que la boucle d’identification à la naissance. Quelques jours plus tard, le statut BVD de l’animal est connu et l’éleveur n’aura plus à le rattraper avant de le vendre. »

Cet outil pratique représente un surcoût également pris en charge par le GDS pour les adhérents à l’offre garantie du sanitaire d’Innoval. « C’est un investissement plus qu’une charge. » De plus, un veau non-IPI garantit automatiquement sa mère non-IPI.

« Cela questionne »

La mise en œuvre de l’arrêté va donc se traduire sur le terrain par davantage d’analyses à réaliser. « C’est tout frais. Cela questionne beaucoup dans les campagnes. Il faut appeler le vétérinaire pour la prise de sang, attendre les résultats… Même si le GDS finance la partie analyse pour la plupart des éleveurs bretons, le pli n’a pas encore été pris. Cependant, tout le monde va devoir le faire. »

Toma Dagorn


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