Alexandre Cordon et Cyril Jarnet se sont installés en 2021 en reprenant une exploitation laitière basée à Saint-Glen (22). « À l’époque la production du troupeau était de 900 000 litres avec 115 vaches pour 2 robots de traite et une production moyenne de 34 kg de lait par vache. Nous avons décidé de conserver la stabulation en y ajoutant 13 logettes permettant d’arriver à 102 places au total et 87 places au cornadis. Nous sommes passés en système lisier avec robots aspirateurs et nous avons équipé le bâtiment en tapis caoutchouc. Notre objectif était de développer au maximum la production laitière. Nous avons construit un bâtiment pour pouvoir ramener les veaux, les génisses et les vaches taries qui étaient sur 2 sites différents avant sur ce site afin d’optimiser la main-d’œuvre », rappelle Alexandre Cordon.
Les vaches passent moins de temps à l’auge
Avant la reprise, le troupeau était sur une ration de base avec maïs ensilage et soja distribués à la mélangeuse automotrice, de l’enrubannage distribué manuellement et le complémentaire apporté au robot de traite. « Lors de notre installation nous avons contacté Vitalac pour revoir la ration et atteindre notre objectif de production fixé à 1,4 million de litres de lait tout en conservant l’effectif de vaches car le facteur limitant était le bâtiment et la main-d’œuvre », explique Cyril Jarnet. Les éleveurs ont tout d’abord cherché à remettre en ligne la mélangeuse automotrice en changeant les couteaux pour optimiser et homogénéiser le mélange. « Nous avons veillé à ce que le temps de mélange soit bien respecté et avec cette machine à vis horizontale nous sommes partis sur 20 minutes minimum », indique Nicolas Le Bihan, technico-commercial pour Vitalac. Trois mois plus tard, les vaches étaient à 40 kg de lait de moyenne et la fréquentation au robot était passée de 2,3 à 2,7 traites par jour. « Avec une ration mieux mélangée et donc plus homogène nous avons gagné en ingestion et en temps d’ingestion. Comme les vaches passent moins de temps à l’auge, elles circulent plus ce qui augmente la fréquentation au robot », note Nicolas Le Bihan.
L’ajout d’eau dans la ration au service de l’efficacité alimentaire
L’ancienne automotrice de 13 m3 a été remplacée en juin 2024 par un modèle de 19 m3 de la marque Tatoma. Cet investissement de 200 000 € fait gagner 20 minutes de travail chaque jour pour la distribution des laitières. Lorsqu’il y a toutes les rations à distribuer (laitières, taries, génisses) c’est 1 h 30 de travail contre 2 h 30 auparavant. « Nous avons opté pour une motorisation en 6 cylindres de 206 chevaux. C’est un modèle à double vis verticale ce qui facilite le mélange et peut monter à 45 tours/minute. Elle est équipée de 4 contre-couteaux qui assurent une meilleure coupe. Il ne faut surtout pas hésiter à prendre un peu plus de volume que prévu pour faciliter le mélange », conseille Alexandre Cordon. La distribution de la ration des laitières est quotidienne. Pour les génisses et les taries, c’est 3 fois par semaine. Cette nouvelle mélangeuse offre la possibilité d’incorporer de l’eau dans la ration car le bol est étanche ce qui n’était pas le cas de l’ancienne automotrice. La ration des laitières est composée de 41 kg de maïs, 10 kg d’ensilage d’herbe, 3,8 kg de soja, 1,9 kg d’aliment minéralisé (sans huile de palme) et 6 kg d’eau. « L’ajout d’eau dans la mélangeuse permet d’obtenir une ration à l’auge à 38 % de MS. L’eau permet de coller les particules fines pour gagner en homogénéité. C’est une opération bénéfique pour la flore du rumen qui est plus stable ce qui entraîne une meilleure efficacité alimentaire », analyse Nicolas Le Bihan. Et Cyril Jarnet d’ajouter : « Depuis que l’on ajoute de l’eau et que l’on utilise la nouvelle automotrice nous n’avons plus de refus. » Depuis ces nouveaux changements et l’amélioration du mélange, les éleveurs ont augmenté l’ingéré par vache. Ils ont gagné 2 kg de production laitière pour atteindre aujourd’hui une moyenne de 44 kg de lait produit par vache.
Nicolas Goualan
De l’eau du forage déferrisée et traitée pour les laitières
Les éleveurs ont conscience de l’importance d’une eau de qualité pour améliorer les performances du troupeau. « Nous voyons ce que nos collègues éleveurs de volaille et de porc ont fait concernant la qualité de l’eau de boisson et nous avons reproduit la même chose sur notre exploitation. Nous utilisons l’eau du forage pour l’abreuvement des animaux et pour la préparation de la ration. Nous avons donc installé un déferriseur et un système de traitement de l’eau par chloration », indique Alexandre Cordon.