Pour sécuriser la conduite d’élevage dans le cadre de la mise en route de la nouvelle maternité-sevrage équipée de cases liberté, Stéphanie et Mathieu Hamon ont voulu tester l’aliment complémentaire défini comme « une source d’énergie, de protéines, d’acides aminés et d’électrolytes » par Elanco. Objectif poursuivi pour cet atelier naisseur-engraisseur de 460 truies : réduire les pertes en maternité et améliorer les performances de croissance.

Un protocole rigoureux

L’essai, réalisé au printemps dernier, s’est déroulé sur trois bandes de porcelets, avec un total de 892 animaux (57 portées) répartis en deux groupes : un groupe témoin recevant de l’eau et un groupe ‘essai’ recevant le complément à hauteur de 600 ml par portée. « Normalement c’est 500 ml, mais à plus de 14 porcelets, nous avons adapté la posologie ».

Les protocoles appliqués étaient exigeants : administration du produit entre le 2ᵉ et le 8ᵉ jour de vie, puis trois jours avant et après le sevrage. Chaque porcelet a été pesé individuellement à trois reprises : au jour 2, au sevrage et en fin de post-sevrage.

31 porcelets sauvés pour 1 000 nés

Les données recueillies montrent une réduction de la mortalité en maternité, passant de 12,3 % dans le groupe témoin à 9,2 % dans le groupe ‘essai’, soit 31 porcelets sauvés pour 1 000 nés. Par ailleurs, les porcelets du groupe Tonisity Px affichaient un poids moyen de sevrage supérieur (+740 g), atteignant 6,50 kg contre 5,76 kg pour le groupe témoin. « Nous avons + 30 g/j de GMQ en maternité sur le lot ‘essai’, 211 g/j contre 181 g/j », précise Sophie Vigneron, vétérinaire chez Elanco.

En post-sevrage, les performances se sont confirmées avec un gain de poids moyen de +1,09 kg par porcelet et une amélioration du gain moyen quotidien de 12 g/j. Le produit semble avoir bénéficié à tous les profils de porcelets, qu’ils soient légers, moyens ou lourds au départ. « En résumé, les 15 % les plus légers profitent aussi pleinement de la complémentation », observe la vétérinaire.

Un retour économique positif

Sur le plan économique, les résultats indiquent un retour sur investissement favorable, même dans des conditions de marché variables. Le coût du produit, estimé à 80 cts/porc, est largement compensé par les gains en survie et en croissance. Par exemple, dans une conjoncture économique favorable, les gains liés à la réduction des pertes et à l’augmentation des performances peuvent atteindre 45 000 € par an (main-d’œuvre pour la distribution non comptabilisée) pour cet élevage qui commercialisera 15 000 porcs par an en rythme de croisière.

Un test concluant et reproductible

Convaincus des bénéfices du produit, Stéphanie et Mathieu Hamon ont décidé de l’intégrer à l’ensemble de leur élevage après l’essai. « Nous avons investi dans un système de distribution semi-automatique pour faciliter la distribution dans les augettes et gagner en confort de travail », indique Stéphanie Hamon. Selon elle, « ce produit, en plus de ses résultats techniques, participe au bien-être des équipes en réduisant les soins individuels grâce à des porcelets plus robustes ». Et de conclure : « Sur le quai, les porcs complémentés lors de l’essai avaient quelque chose en plus. Cela reste maintenant à être confirmé et mesuré… ».

Didier Le Du

L’exploitation : 460 truies (conduite à la semaine) – Naisseur-engraisseur total sur site – FAF intégrale depuis 2021 – Génétique : Danbred – Nés vifs par portée : 18,3 – Âge moyen au sevrage : 25 jours – Mortalité avant sevrage : 12 % – Main-d’œuvre salariée : 3 CDI + 1 saisonnier – Groupement : Evel’Up – Mise en engraissement à 60 jours (les porcelets restent en maternité-post-sevrage jusqu’à 18-20 kg)

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