Basé à Saint-Hilaire-des-Landes, le Gaec Brehinier-Lotton commercialise 650 000 L de lait. « Comme nous avons une salle de traite 2 x 5 postes, pour ne pas dépasser une durée de traite de 2 h, notre objectif est d’avoir autour de 80 vaches laitières », expliquent Denise Brehinier et Dominique Lotton qui misent sur une bonne production par vache. Aujourd’hui, ils obtiennent une moyenne d’étable de 7 800 kg produits, environ 800 kg de plus que la moyenne OS Normande. Grâce à l’absence de pénalité et des taux élevés (46 en TB et 36 en TP), le prix du lait vendu a été de 482 €/1 000 L sur la dernière campagne de juillet 2023 à juin 2024, soit 56 € de plus que le prix de base.
Toutes les femelles conservées
Toutes les femelles sont conservées sur la ferme, la viande générant un chiffre d’affaires complémentaire au lait. Le taux de renouvellement atteint 45 %. Avoir suffisamment de fourrages, pâturés et stockés, est donc une priorité. Les agriculteurs disposent d’une SAU de 110 ha, comprenant beaucoup de terres sableuses et des prairies permanentes (PP). Ils cultivent 35 ha de maïs, d’abord récolté en ensilage, puis les surfaces restantes peuvent faire du grain sur 5 ha environ, vendu. « C’est une sécurité. »
Luzerne enrubannée sur 8 ha
« Nous avons aussi de la luzerne sur 8 ha, récoltée en 4 ou 5 coupes, et 8 ha de blé, vendu. La luzerne permet de l’autonomie en protéine, de l’apport de fibres et une diversification de la ration. C’est aussi une culture constante chaque année, qui résiste bien à la chaleur », précise Dominique Lotton.
45 ha sont accessibles autour des bâtiments. Les prairies temporaires occupent 30 ha (en RGA, trèfle blanc, fétuque des prés). « Des intercultures sont souvent implantées après blé, composées de RGI – trèfle violet. Elles donnent régulièrement deux récoltes. Cette année nous n’en avons pas implantées car nos stocks de fourrages sont suffisants. » Toutes les récoltes d’herbe et de luzerne sont enrubannées, pour des raisons de qualité du fourrage et de flexibilité de stockage. « Nous faisons en moyenne 800 bottes par an. Nos trois silos servent au maïs. »
En parallèle, une mélangeuse de 16 m3 (Keenan Mécafibre) a été achetée en 2010, générant une ration plus productive par rapport à la désileuse – pailleuse antérieure. « Le rotocut est activé pour les bottes d’enrubannage allant directement dans la mélangeuse, donnant des brins de 6 cm de longueur. Les autres bottes présentent des brins plus longs. »
Des analyses sur tous les fourrages
Les éleveurs adhèrent à Innoval, avec un contrôle de performance 8 fois/an et un accompagnement technique sur les rations. « Nous faisons régulièrement des analyses sur tous les fourrages et les rations sont surtout recalées en octobre-novembre et avant la mise à l’herbe. » En avril, au début du pâturage, la ration distribuée quotidiennement comprend environ : 10 kg/VL MS de maïs ensilage, 6 kg MS d’herbe, 2,9 kg MS de luzerne, 2,5 kg de tourteau de colza, 250 g de minéral et 60 g de sel. La ration est réduite au pâturage, géré au fil avant « suivant la pousse du trèfle surtout ».
En automne – hiver, les quantités de maïs augmentent, la luzerne peut monter jusqu’à 4 kg MS, le tourteau de colza atteint alors 4 kg et le tourteau de soja, 1 kg. « Pour les taries, je garde le fond de la ration des laitières dans la mélangeuse auquel j’ajoute de la paille broyée et du minéral ‘vaches taries’. La ration est distribuée une fois tous les 2 jours. » Agnès Cussonneau
Les réformes valorisent des prairies permanentes
Actuellement, 210 animaux sont présents sur le Gaec. « Les vaches de réforme et les génisses que nous ne gardons pas sont finies à l’herbe. Elles valorisent des PP situées sur un îlot à 3 km du siège. Elles reçoivent aussi de l’enrubannage d’herbe et de l’ensilage de maïs. La finition se fait sur le printemps, ces femelles étant vendues entre mai et juillet », détaillent les éleveurs. « Depuis un an, nous adhérons à la filière Ma Normande locale. Nous avons obtenu la certification HVE. » La quarantaine de femelles vendues sur l’année sont parties à 388 kg de carcasse en moyenne, pour un prix autour de 1 850 €. Proches de la retraite, les éleveurs commencent leurs démarches en vue de transmettre leur exploitation.