Entre hausse des marges et des charges

Des marges sont en progression dans les exploitations légumières de plein champ : les charges de structure grimpent aussi principalement depuis deux ans.

Récolte de chou-fleur  - Illustration Entre hausse des marges et des charges
En chou-fleur, les marges sont meilleures sur les clôtures comptables d’avril 2023 à mars 2024 grâce à des prix plus élevés. | © Paysan Breton

La marge brute des exploitations spécialisées en légumes frais de plein champ en Bretagne approche les 7 000 € par hectare de SAU sur les clôtures d’avril 2023 à mars 2024. C’est 1 300 € de mieux qu’un an plus tôt. Cette tendance est observée dans tous les départements bretons. Ces résultats intègrent de meilleures marges en chou-fleur grâce à des prix plus élevés. Ce légume reste le plus répandu dans les assolements. La saison 2023 des autres crucifères (brocoli, romanesco et chou pommé) a aussi tiré vers le haut. Ceci est venu compenser deux campagnes mitigées en échalotes et en artichauts.

Les charges de structure ont progressé de 25 à 30%

Des charges de structure en hausse

L’inflation des dernières années pèse sur les postes de charges. Entre les résultats de 2019-2020 et ceux de 2023-2024, les charges de structure ont progressé de 25 à 30 % selon les départements. L’essentiel de la hausse porte sur les deux dernières années. En pourcentage, le carburant est le poste qui augmente le plus. En valeur, ce sont la main-d’œuvre et les amortissements. Les exploitations emploient désormais plus de main-d’œuvre salariée en équivalent temps plein que d’exploitants : 2,7 salariés pour 1,6 exploitant. La revalorisation des salaires et la difficulté à recruter font monter le coût. Les investissements ont été soutenus par les dispositifs d’aides.

Plus de charges en bio

En 2023-2024, la marge brute ramenée par hectare de SAU dans les exploitations spécialisées en légumes bio est comparable à celles en production conventionnelle. Les charges de structure sont en revanche plus élevées de 1 000 € par hectare ce qui met en lumière leur perte de rentabilité sur la période. La moitié de l’écart porte sur le poste main-d’œuvre avec des temps de travaux supérieurs en bio. Sur la base de nos échantillons, les surfaces exploitées par UTH sont supérieures d’un tiers en conventionnel par rapport au bio : 13,4 ha de SAU par UTH contre 10,2. Le coût des investissements (amortissements + frais financiers + crédit-bail et location) est également plus élevé en bio.

L’évolution des assolements se poursuit dans les exploitations légumières dans une recherche de meilleure performance mais aussi pour des questions de gestion de main-d’œuvre. Un système plus diversifié aura tendance à être plus résilient, tant sur le plan agronomique qu’économique du fait des aléas conjoncturels. En contrepartie, il nécessite souvent des équipements spécifiques, régulièrement plus de main-d’œuvre et donc une valorisation des produits en rapport avec les charges engagées.

Véronique Kerlidou / Cerfrance Bretagne


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