Comment se porte la forêt morbihannaise ? La forêt française couvre 30 % du territoire, avec 17 millions d’hectares (28 millions d’hectares agricoles). Un million d’hectares est en voie de dépérissement, surtout dans le Nord-Est, en raison des conséquences du changement climatique. Dans le Morbihan, entre 6 % et 9 % de la forêt est en souffrance. Peut-on miser sur la régénération naturelle de la forêt ? La régénération naturelle est avantageuse en coût, car elle ne nécessite pas l’achat de plants et se prête à des terrains peu accessibles à la plantation. Les essences principales qui repoussent sont bien adaptées au terroir. Dans une forêt vivante, le forestier a des amis : un geai, par exemple, enterre plusieurs centaines de glands tous les ans ; il sait les choisir mais en oublie beaucoup. En régénération naturelle, il y a plus de 20 000 tiges d’arbres à l’hectare. En sylviculture classique, 1 250 et 1 400 tiges. Il faut ensuite accompagner leur développement, couper certaines pousses, en privilégier d’autres. Quels sont les avantages d’une forêt mélangée à couvert continu ? La sylviculture mélangée à couvert continu vise, entre autres, la production de bois de qualité et la performance économique en s’appuyant sur une bonne santé de l’écosystème forestier (adventices, champignons, insectes, bois mort, gibier…). Les prédateurs ont plus de mal à s’installer. Pourquoi ? Parce que si le papillon qui donne la chenille processionnaire arrive, il y a l’auxiliaire qui est là pour le manger. Elle favorise des sols vivants qui sont des puits de carbone, capables d’absorber les pollutions. La production est-elle aussi rentable ? Pour le propriétaire, l’orientation vers la production de bois de valeur lui permet de maximiser ses recettes, tout en réduisant les investissements nécessaires à cette production puisqu’elle s’appuie avant tout sur les dynamiques naturelles….
La forêt mélangée à couvert continu a des atouts
Les plantations d’arbres, qui s’apparentent à de la monoculture, ne sont pas les seules options pour implanter une forêt. Éric Castex, expert en sylviculture, intervenant à la foire bio de Muzillac, nous dit pourquoi.