Le bidon s’élève, la fatigue s’enlève

À Bédée (35), Louis-Marie Ronsin utilise depuis 2011 un élévateur pour sortir les bidons de la salle de traite sans effort physique.

bidon à lait sur élevateur pneumatique - Illustration Le bidon s’élève, la fatigue s’enlève
L'élévateur fonctionne uniquement avec de l'air comprimé. | © Paysan Breton

Des bidons de lait à soulever matin et soir à la force des bras. L’escalier de la salle de traite à emprunter avec 30 kg dans la main. Les allers-retours jusqu’aux niches à veaux. Louis-Marie Ronsin n’a plus à s’en soucier depuis presque 15 ans. « Il faut absolument faciliter la manutention sur les fermes », annonce l’agriculteur. « Certaines journées, je pouvais sortir entre 6 et 8 bidons par jour. Cela représente entre 180 et 240 kg transportés quotidiennement à bout de bras. »

180 à 240 kg transportés à bout de bras

Inspiré par les silos

En observant un élévateur autrefois utilisé pour transporter les sacs de grain de la batteuse au silo, l’éleveur a l’idée de transposer la solution à sa salle de traite. « J’avais déjà l’électricité, le compresseur et un circuit d’air comprimé. Je me disais qu’il y avait quelque chose à faire. » Louis-Marie Ronsin transmet alors son idée à un « Géo Trouvetou » de Quédillac qui lui fabrique son système pour environ 200 €. Aujourd’hui, après une rapide manipulation de vannes, le bidon de lait se soulève sans effort de la fosse au quai de traite. L’agriculteur n’a plus qu’à le poser sur un chariot, acheté 80 € dans un magasin agricole. L’outil permet de transporter jusqu’à deux bidons et facilite grandement le chemin jusqu’au réchauffeur et aux niches. « C’est un système bien moins cher qu’un taxi à lait », insiste le Bretillien. « De plus, il est très apprécié du service de remplacement. » Enfin, pour économiser quelques grammes supplémentaires, les bidons en inox ont été troqués contre des modèles en plastique.

Montrer son invention

« Il m’a fallu du temps pour trouver cette solution », se souvient l’éleveur. « J’ai cherché plusieurs années. » Avant, Louis-Marie Ronsin avait fabriqué un système à partir d’un Dal à veaux et une pompe. Cependant, le dispositif demandait beaucoup d’entretien et n’était pas assez pratique pour l’agriculteur. « Il manquait aussi de polyvalence. Aujourd’hui, je peux évacuer rapidement le colostrum comme le lait à jeter. » Conscient des nombreux cas de TMS (troubles musculosquelettiques) dans le monde agricole et de la pénibilité de la manutention, Louis-Marie Ronsin décide de faire connaître son élévateur en participant en 2023 au concours Trucs et Astuces de la Chambre d’agriculture de Bretagne. L’invention s’est classée à la 5e place.


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