Le collectif au service du chanvre

Depuis 3 ans, le Gab 56 s’intéresse à l’optimisation de la valorisation du chanvre. Si la mise en place de la culture est relativement simple, la récolte est délicate.

moissonneuse batteuse en train de récolter du chanvre - Illustration Le collectif au service du chanvre
Cette année, le chanvre est resté relativement court et n’a pas nécessité d’adaptations sur la coupe de la moissonneuse-batteuse. | © Paysan Breton

Fabien Cancouet est producteur bio à Bohal (56). Chaque année depuis 2012, il consacre entre 5 et 10 ha de chanvre sur sa surface de 120 ha. Dans sa rotation, cette culture est positionnée après une prairie de 4 ou 5 ans et avant un blé panifiable d’hiver. « C’est une plante qui change des cultures classiques et qui a toute sa place dans un itinéraire bio grâce à son effet désherbant », explique l’agriculteur. « Si le chanvre est semé dans un sol bien préparé et bien réchauffé, il lèvera en 4 jours et couvrira toute la parcelle un mois plus tard. » Les effets agronomiques sur la culture suivante sont également une réalité. Chez Fabien Cancouet, le blé ne nécessite aucun désherbage. « J’apporte seulement de la fiente de poule », précise-t-il. La paille et les graines sont respectivement vendues à Agrochanvre et Terrachanvre. Le prix de la première est de 100 €/t (rendement moyen de 4,5 t/ha) et celui des secondes est de 1,60 €/kg (rendement moyen de 800 kg/ha).

Le chanvre est très pénible à récolter

La récolte est difficile

« Le chanvre est très pénible à récolter, c’est là son seul défaut », déclare Fabien Cancouet. « Il y a des gros risques de bourrage et souvent, les entrepreneurs ne veulent pas s’y frotter. » Ainsi, les producteurs membres du groupe AEP (agriculture écologiquement performante) animé par le Gab 56 ont créé leur propre Cuma. Son parc matériel est composé d’une moissonneuse-batteuse et d’une faucheuse à section pour couper les pailles. « La règle d’or, c’est de ne pas aller trop vite et d’avoir des lames bien affûtées », indique le producteur. « Tous les éléments rotatifs de la machine doivent aussi être carénés. » Après la récolte, les pailles sont coupées à 12 cm du sol et sont laissées au sol quelques jours. Une fois sèches, elles sont pressées avec un round baller, matériel que la Cuma prévoit d’ailleurs d’acheter.

Un travail de groupe

De 2021 à 2024, le groupe AEP Chanvre a travaillé à améliorer la qualité de la paille ainsi que les conditions de récolte. Pendant les trois ans, les itinéraires techniques des 10 membres du groupe ont été suivis et comparés. « Nous avons progressé sur les prérequis au semis et sur la récolte », lance Céline Rolland, du Gab 56. « L’achat de matériel spécifique a également été une belle avancée. » Un bilan des trois ans avec des données chiffrées complètes seront disponibles après la récolte 2024. Alexis Jamet

Des débouchés multiples

La graine de chanvre est riche en oméga 3 et en protéines. Elle peut être utilisée pour produire de l’huile, de la farine ou des graines décortiquées. La paille est quant à elle composée de 30 % de fibres utilisées pour l’isolation, 60 % de chènevotte utilisée pour faire de l’enduit de finition et 10 % de poussière transformée en matériaux composites. Après la récolte, la graine doit immédiatement être séchée et ventilée avec un objectif de 7 % d’humidité.


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